Ils ont entamé, hier, leur première journée de grève de la faim, après avoir été empêchés de rejoindre Alger par les forces de l'ordre. Empêchés de rejoindre la capitale, hier, par une présence musclée des forces de l'ordre, les enseignants contractuels ne comptent pas faire machine arrière. Armés de courage et de détermination, ces derniers sont décidés à mener leur mouvement jusqu'au bout en tentant de forcer la barrière sécuritaire, mais en vain. «Ils sont encerclés à Boudouaou et empêchés de marcher sur Alger. En ce moment, ils observent un sit-in et commencent la grève de la faim», a indiqué, hier, le coordinateur national du Conseil des lycées d'Algérie, Idir Achour, initiateur du mouvement. «Seule l'intégration, rien que l'intégration, pourra mettre fin à, notre mouvement.» Cette phrase se répétait comme un leitmotiv sur les lèvres de tous les enseignants contractuels, au long de leur chemin vers la capitale. Les tentatives d'apaisement du ministère de l'Education, n'ont pas abouti à convaincre les protestataires de reculer. Les assurances et les appels de Mme Nouria Benghebrit, adressés aux protestataires, portant sur la prise en considération de l'ancienneté des enseignants contractuels dans le concours de recrutement programmé pour le 30 avril prochain, n'ont pas eu leur écho au milieu des grévistes. Pour ce qui est de la revendication phare du mouvement des contractuels, la ministre de la tutelle, a été catégorique, pas de dérogation à la loi «le concours est ouvert pour tous», avant de se rétracter, «les lois de la fonction publique interdisent les recrutements directs sans concours, mais le ministère de l'Education a négocié l'introduction du critère de l'expérience pour rendre justice à cette catégorie du personnel de l'éducation» a-t-elle affirmé. La délégation du ministère de l'Education qui s'est déplacée à Boudouaou, pour mener les négociations avec les protestataires, n'a pas réussi à convaincre ces derniers et à mettre fin à leur mouvement. Les protestataires campent sur leur position et exigent «l'intégration inconditionnelle» dans leur poste comme seule réponse «satisfaisante», après une semaine de marche de Béjaïa vers Alger. De leur côté les syndicats de l'éducation, estiment qu'il est «de leur devoir de les soutenir dans ces moments difficiles et d'être solidaires avec eux, jusqu'à satisfaction de leur revendication légitime». Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), a mis en garde le ministère de l'Education contre toute tentative de répression du mouvement des enseignants contractuels. «Comme le ministère de l'Education a pu convaincre la direction de la fonction publique de lui faire une dérogation à la loi pour l'introduction des épreuves écrites dans le cours de l'éducation ce qui est contraire au statut particulier, qui indique clairement que les concours écrits dans le cycle primaire se feront sur titre, il peut également avoir une décision d'intégration de ses enseignants pour éviter la catastrophe», a indiqué, Abdelkrim Boudjenah, secrétaire national du syndicat. Ce dernier a mis en garde le ministère de la tutelle: «La répression du mouvement des enseignants contractuels, ouvre la voie au retour des mouvements de protestation dans le secteur et de la fin de la trêve signée entre les deux parties.» Pour le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), le nombre de postes vacants dans le secteur de l'éducation dépasse «les 40.000 postes. La solution est d'intégrer les contractuels avant le passage à l'organisation de ce concours de recrutement», a souligné, M.Achour. Les relations entre la tutelle et les enseignants contractuels ont atteint un niveau de crispation. Les deux antagonistes campent sur leurs positions et aucun ne veut faire machine arrière. La situation risque le pourrissement d'où l'impératif de l'intervention des hautes instances de l'Etat pour préserver l'intérêt de l'élève. Entre le niet de Benghebrit et la détermination des enseignants contractuels d'aller jusqu'au bout, l'enfant n'arrive toujours pas à trouver sa position dans cette équation de l'Education nationale.