Pour la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, pas de dérogations aux règles générales Ils réclament leur intégration dans les postes qu'ils occupaient depuis plus de deux ans. Les enseignants contractuels ne se fatiguent pas. Après l'échec de leur première tentative de rassemblement, la semaine dernière à Alger, ces derniers ont décidé d'organiser, aujourd'hui, une marche de «dignité», à partir de Béjaïa vers Alger. Une marche qui «a pour but d'exiger l'intégration sans le passage par le concours, mais aussi de rappeler aux services de l'ordre que le droit au rassemblement est garanti par la Constitution», lit-on dans le communiqué du comité des enseignants contractuels et vacataires. Le recours à la rue, s'explique, selon les protestataires, par le refus du ministère de l'Education de donner une suite favorable à leur plate-forme de revendications qui tourne autour de l'intégration dans les postes qu'ils «occupaient depuis plus de deux ans». Ces derniers refusent de passer le concours de recrutement et estiment que l'intégration est un droit «légitime». Pour la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, pas de dérogations aux règles générales, l'intégration des enseignants contractuels «ne se fera pas directement», étant donné que le concours de recrutement programmé pour la fin du mois d'avril prochain, «sera ouvert à tous». La promotion automatique dans le secteur de l'éducation «est révolue» et tout le personnel doit «passer le concours de recrutement». la réponse de la ministre de l'Education nationale a suscité la colère des protestataires qui «menacent d'entamer une grève de la faim si les responsables du secteur maintiennent leur position», ajoute la même source. Selon le Conseil des lycées d'Algérie (CLA), qui a adopté le mouvement des enseignants contractuels et vacataires, leur nombre dépasse les 25.000 enseignants, dans les trois cycles de l'éducation à travers le pays. Pour le CLA, «le projet des contractuels de l'éducation, demeure l'innovation la plus controversée dans le système éducatif algérien» et dénonce au passage, ce qu'il qualifie de politique de «précarisation de la profession d'enseignant» adoptée par le département de l'éducation et qui précipitera «l'effondrement de l'école publique menacée dans sa survie». Le clivage interposant les deux antagonistes risque de ne pas connaître son épilogue de sitôt, les deux parties campant sur leurs positions, et l'école sera à nouveau face au mouvement de protestations à quelques semaines seulement des examens de fin d'année. Sur un autre volet, le Syndicat national des corps communs des ouvriers et professionnels de l'éducation nationale (Snccopen), a décrété la journée du 30 avril prochain une «journée de colère» pour dénoncer l'attitude du ministère de tutelle. Le point phare de sa plate-forme de revendications est celui de la révision du statut particulier du personnel des corps communs de l'éducation. La ministre de l'Education nationale estime que cette doléance est «impossible à satisfaire» sous prétexte que la révision du statut particulier de cette catégorie ne ressort pas des prérogatives de la tutelle.