Ce dossier semble se compliquer au vu des derniers développements survenus hier soir, à savoir l'entame d'une grève de la faim par les enseignants, qui adoptent comme mot d'ordre «L'intégration ou la mort». Parallèlement, chose qui aurait dû apaiser la tension, le ministère de l'Education nationale installait, hier soir, une commission mixte pour la prise en charge des préoccupations des protestataires «notamment la régularisation des salaires et de certaines primes». «La ministre a reçu pour la deuxième fois, et pendant plus de trois heures, les représentants des enseignants contractuels. Elle a décidé de l'installation d'une commission mixte (conformément à ses engagements) pour régler, entre autres, les retards des salaires et de certaines primes», a déclaré à l'APS le SG du ministère, Abdelhakim Belabed, au terme de la réunion. Concernant la principale exigence des enseignants contractuels, à savoir l'intégration sans condition, Mme Nouria Benghebrit a rappelé l'impossibilité du recrutement direct, mettant, toutefois, en exergue, le nombre d'années d'expérience qui leur servira de bonification. Mme Benghebrit avait indiqué, à ce propos, que la décision de valorisation de l'expérience professionnelle des enseignants contractuels par «bonification des points» était un «énorme effort» consenti par la Fonction publique. Cette décision ne semble pas apaiser la colère des enseignants contractuels qui ont rejeté en bloc cet engagement et ont décidé de poursuivre leur mouvement de protestation enclenché depuis plus d'une semaine. «A quoi serviront les 5 ou 6 points supplémentaires d'expérience professionnelle que nous propose la ministère ?» s'interroge le représentant des enseignants contractuels, Bachir Saïdi. Il faut savoir que le nombre des postes est très limité, a-t-il déploré .Hier, les choses ont empiré en raison de l'échec des négociations entre les deux partie antagonistes . Les 1500 enseignants contractuels ont entamé une grève de la faim à Boudouaou, dans l'ouest de Boumerdès après avoir été empêchés par les forces de sécurité de continuer leur marche vers la capitale. «Nous avons pris la décision à l'unanimité d'entamer une grève de la faim. Nous resterons ici, à Boudouaou, jusqu'à l'intervention du président de la République. Ce sera l'intégration ou la mort», a déclaré le représentant des enseignants contractuels. Dans une déclaration à l'APS, il a précisé que «les trois heures de négociations n'ont rien apporté de nouveau». «Nous allons transmettre les conclusions de cette réunion aux enseignants vacataires actuellement à Boudouaou, pour décider du sort de notre action, même si nous savons pertinemment qu'ils décideront probablement de poursuivre leur démarche jusqu'à satisfaction de leurs droits légitimes», a-t-il tranché. De leur côté, les mouvements syndicaux prônent la vigilance. Ils mettent en garde contre «le danger que peut induire ce mouvement sur la scène politique, d'autant, que l'Algérie est ciblée par une vaste machination». Cette situation conflictuelle a également un impact direct particulièrement sur la scolarité des élèves. «le troisième trimestre de l'année scolaire est tout simplement menacé d'interruption si cette crise perdure», a annoncé le SG du Conseil des lycée d'Algérie CLA. Des enseignants contractuels avaient entamé, depuis plus d'une semaine, une marche de protestation de Béjaïa à Alger, dans le but de faire entendre leurs revendications. Un concours sera organisé le 30 avril pour le recrutement de plus 28.000 enseignants pour les trois paliers d'enseignement (primaire-moyen-secondaire). Pour ce faire, la ministre a invité les contractuels participant à la marche de protestation à s'inscrire «au plus vite» au concours national de recrutement, avant la date du 14 avril.