Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA) a, dans un communiqué rendu public hier, «fermement condamné» la décision du Maroc d'expulser 84 fonctionnaires internationaux, y compris le personnel de l'UA et de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), ainsi que «son refus de la visite du secrétaire général de l'ONU à Rabat et à Laâyoune occupée». Cette décision constitue pour le CPS «un précédent très dangereux et sape le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales», note le CPS dans son communiqué publié à l'issue d'une réunion à Addis-Abeba sur la situation au Sahara occidental. Pire, le CPS avertit que la décision du Maroc «aggrave davantage l'impasse actuelle dans le processus de paix (Polisario/Rabat)», ravive les tensions au Sahara occidental et «menace la sécurité régionale à un moment où la communauté internationale se mobilise pour trouver une solution au conflit du Sahara occidental conformément à la légalité internationale». Au vu de ces développements dangereux, le CPS a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à «assumer pleinement sa responsabilité en la matière afin d'exiger du Maroc l'annulation de sa décision d'expulser le personnel de la Minurso». Il a exhorté en outre le Conseil de sécurité à «réaffirmer le mandat de la Minurso, dans toute sa plénitude, y compris l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», et souligne la nécessité pour l'ensemble de la communauté internationale de «continuer à soutenir les efforts déployés par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et son envoyé personnel, Christopher Ross, en vue de la concrétisation de la solution au conflit, conformément à la légalité internationale». Développement dangereux Dans ce contexte, le CPS de l'UA dit «attendre avec intérêt le renouvellement du mandat de la Minurso à l'expiration de celui en cours, le 30 avril 2016, tel que décidé par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2218 (2015)». Il a exhorté aussi le Conseil de sécurité à prendre les mesures nécessaires pour garantir à cette mission un mandat en matière des droits de l'homme, tenant compte de la nécessité d'assurer «un suivi durable, indépendant et impartial». Le CPS réitère son appel au Conseil de sécurité à assumer pleinement sa responsabilité à cet égard en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, prévoyant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, dans un cadre conforme aux principes et buts des Nations unies, et exhorte l'Assemblée générale de l'ONU à «fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination» des Sahraouis, ajoute le texte. A ce propos, le CPS de l'UA n'a pas manqué de noter avec une «profonde préoccupation» que quatre décennies après le début du conflit au Sahara occidental, «aucun progrès n'a été accompli dans la recherche d'une solution effective». Le CPS s'est dit par ailleurs préoccupé par «la gravité de la situation humanitaire dans laquelle vit le peuple du Sahara occidental, la violation des droits de l'homme et la poursuite de l'exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles du territoire».