Le ministre des Finances a annoncé d'autres initiatives à venir pour collecter des financements pour l'investissement, notamment auprès de la diaspora. La période de souscription à l'emprunt obligataire de l'Etat prendra effet dimanche prochain, a annoncé hier le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, lors d'une conférence de presse à Alger. Baptisée «Emprunt national pour la croissance économique», cette opération inédite d'émission d'obligations souveraines en direction d'un large public vise à financer les investissements de l'Etat, a tenté de rassurer le ministre. Cet emprunt, a-t-il ainsi expliqué, servira à financer l'action économique de l'Etat et non son intervention sociale et ses fonctions de puissance publique. Il s'agira en l'occurrence, a insisté M. Benkhalfa, de couvrir le financement de l'investissement économique public à travers les entreprises étatiques ou mixtes, ainsi que les grands projets d'infrastructures qui participent à la croissance. Il n'est pas question que l'argent collecté aille à la couverture de l'effort de solidarité nationale ou de la construction d'écoles ou de centres de santé, a-t-il martelé, en expliquant que de tels besoins resteront à la charge du budget de l'Etat, car relevant de sa fonction de puissance publique. Annonçant d'autres initiatives à venir pour collecter des financements pour l'investissement, notamment auprès de la diaspora, le ministre des Finances qualifie ainsi cet emprunt de «premier jalon d'un nouveau mode de financement de la croissance pour passer du budget au marché». Il ne s'agit pas d'un nouveau modèle de croissance, mais d'un nouveau mode de financement de cette dernière, a-t-il encore tenu à préciser, en ajoutant dans le même contexte que l'endettement n'est pas un problème en soi, à condition d'être vigilant sur l'usage des ressources qui sont collectées. Dans cet ordre d'idées, le ministre des Finances a affirmé que l'Etat compte désormais œuvrer à mobiliser toutes les ressources disponibles pour financer la croissance, tout en assurant que les capitaux drainés seront sains, les banques étant, selon lui, à même de contrôler l'origine des fonds qu'elles collectent. Aussi, l'emprunt obligataire national qui sera lancé le 17 avril prochain est ouvert à toutes les catégories d'épargnants, suivant tous les modes de paiement, y compris le cash, et avec la possibilité de choisir entre coupures nominatives ou au porteur. Placements garantis par l'Etat, ces titres souverains, dont la valeur est fixée à 50 000 DA par coupure, donneront droit à des taux d'intérêts annuels de 5% pour ceux à maturité de 3 ans et de 5,75% pour ceux à 5 ans. Accessibles au niveau de toutes les agences bancaires et postales, mais aussi auprès des Trésoreries centrale et de wilaya, ainsi que des succursales de la Banque d'Algérie, ces obligations d'Etat seront librement négociables une fois souscrites, mais ne peuvent en revanche être remboursées par anticipation qu'après l'écoulement de la moitié de leur durée. Interrogé enfin sur l'attractivité d'un tel placement au regard de la dépréciation du dinar et du retour des tensions inflationnistes, M. Benkhalfa s'est contenté d'affirmer que l'inflation tourne actuellement autour de 4% et reste donc loin de rattraper les taux d'intérêt proposés pour ces valeurs d'Etat.