La wilaya d'Oran a refusé de donner l'autorisation au MDS pour organiser une rencontre avec les citoyens, devant être animée le 12 octobre à la salle El Feth par le secrétaire général par intérim, Ahmed Méliani. « Encore une atteinte aux libertés », c'est l'intitulé d'un communiqué rendu public mardi soir à l'issue d'une conférence de presse tenue pour dénoncer cet état de fait. « Le thème de la rencontre et son objectif ne sont pas clairs », est-il noté dans la réponse de la wilaya pour motiver son refus alors que la fédération d'Oran avait spécifié dans sa demande une conférence-débat sur les événements nationaux et internationaux. « Alors que les assassins d'hier s'expriment librement dans l' Algérie d'aujourd'hui, le pouvoir qui tente de remettre en selle la mouvance islamiste tente de museler toute expression démocratique », s'insurge Saïd Kateb, fédéral d'Oran, qui estime que ce type d'entraves s'appliquent autant pour les partis politiques de la mouvance démocratique que les mouvements sociaux, à l'exemple des syndicats autonomes, dont les revendications ne cadrent pas avec les orientations du pouvoir en place. Les instances centrales du parti ont également réagi à cette entrave à l'exercice démocratique en « osant espérer que ce n'est là qu'une décision prise de manière isolée. » Dans son communiqué, la fédération d'Oran confirme que la démarche du pouvoir de renforcement du poids de l'alliance islamo-conservatrice dans le rapport des forces général s'appuie bel et bien sur trois axes concomitants : la remise en selle du fondamentalisme islamiste, l'exclusion des forces démocratiques organisées de tout espace public et leur interdiction de tout contact avec la société et, enfin, la mise au pas de cette dernière. Mercredi 4 octobre, le MDS a organisé un débat autour de la question des libertés avec d'autres forces telles que l'ANR pour marquer la célébration du 5 octobre 1988. A ce propos, les militants du MDS pensent que cette interdiction s'inscrit également dans la volonté de remise en question des libertés chèrement acquises en 1988 et défendues au prix d'énormes sacrifices consentis dans la résistance, tout à la fois contre les tenants du projet intégriste totalitaire ainsi que contre les tendances despotiques du pouvoir. Dans le débat qui a suivi l'intervention des cadres du parti, la question de la dissidence a été évoquée et c'était pour dire que cette éventualité ne peut pas entrer en compte dans la décision de la wilaya qui ne pouvait pas s'ingérer dans les affaires internes du parti qui, d'ailleurs, maintient son activité du 12 octobre au sein de son local. Saïd Kateb, qui se base sur les interventions dans la presse des chefs de file de la dissidence eux-mêmes, considère que la lecture faite dans le sens d'une Algérie en phase précapitaliste et la démarche de ces derniers de soutenir le président de la République garant de la réussite de cette évolution ne tient pas la route du fait que la rente n'a jamais été aussi prégnante. Le rapprochement évoqué avec un parti comme l'UDR ajoute, selon lui, à la confusion. Ce dernier s'étant exprimé ouvertement en faveur du libéralisme.