Le Mouvement démocratique et social (MDS) compte saisir la justice après l'interdiction de la tenue de son congrès prévue les 21 et 22 décembre. C'est ce qu'a annoncé, hier, le secrétaire général par intérim du mouvement, Ahmed Méliani lors d'une conférence de presse animée au siège du parti. C'est par courrier adressé à ses dirigeants que la préfecture d'Alger leur a indiqué, sans explication, selon M.Méliani, que la demande d'autorisation de tenir le congrès a été rejetée. M.Méliani a qualifié la décision, d'anticonstitutionnelle, du jamais vu dans l'exercice démocratique dans notre pays. «Il y a eu d'autres précédents d'interdiction de rencontres publiques, de grève, de répression de mouvement de contestation mais refuser la tenue d'un congrès d'un parti agréé est inadmissible». Pour le parti, cette décision s'inscrit dans une vaste stratégie de mise au pas. M.Méliani a exclu, par contre, l'idée que la crise qui secoue le parti depuis le décès de son secrétaire général, feu Hachemi Chérif, soit exploitée par les autorités pour interdire le congrès. Notons que depuis le mois d'avril, le parti vit des problèmes internes. Mais les choses se sont accentuées, dernièrement, lorsqu'une partie de la direction, emmenée par l'ancien secrétaire général par intérim, Hocine Ali, affirmant avoir l'appui d'une partie de la base du parti, a contesté la tenue de ce congrès en le qualifiant de «fractionnel». Les divergences tournaient autour de la participation du MDS aux prochains scrutins législatif et local. Les minoritaires jugeant que le MDS doit y prendre part, alors que la majorité de la direction refuse un tel choix estimant que prendre part aux élections à venir, dans les conditions sociopolitiques actuelles, reviendrait à légitimer un système politique qui a fait le choix de la «compromission avec l'islamisme». M.Méliani annoncera, également, la démission, jeudi, des membres du bureau exécutif du MDS qui ont été remplacés par d'autres militants. Le Conseil national, réuni juste après, a pris la décision de reporter le congrès pour les 22 et 23 février prochain. En attendant, ajoutera le secrétaire général du MDS, le bureau a pour tâche de préparer un plan de riposte, en contactant l'ensemble des forces démocratiques, contre les atteintes à la démocratie. Jusqu'à présent, affirmera-t-il, aucun parti ne s'est manifesté pour soutenir le MDS, mis à part le Ccdr (Comité des citoyens pour la défense de la République), et l'association des victimes du terrorisme Djazaïrouna.