Le congrès du Mouvement démocratique et social (MDS), prévu pour les 21 et 22 décembre, semble bel et bien compromis, en raison du refus du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales d'autoriser cette manifestation. Le MDS, dans un communiqué rendu public, hier, et signé par le secrétaire général par intérim, Ahmed Méliani, annonce, sidéré, que « le pouvoir refuse l'autorisation du congrès du MDS, un parti agréé ! » Le MDS qualifie la décision du département de Zerhouni « du jamais vu » et elle ne repose sur aucun motif. Le parti exprime sa détermination à faire reculer une telle mesure « anticonstitutionnelle » et « antidémocratique », sa remise en cause et sa détermination à tenir le « congrès El Hachemi Chérif », deuxième congrès du mouvement. Ainsi, il a été décidé le maintien de la session du conseil national prévue la veille du congrès, mercredi 20 décembre, qui donnera les suites nécessaires à cette décision arbitraire. Le MDS appelle tous les congressistes, les militants et les démocrates à être au rendez-vous au siège du parti pour mettre en échec ces pratiques « despotiques d'un autre âge ». Le MDS, en proie à une crise interne, opposant Méliani et Ali Hocine, indique que « toutes les forces démocratiques doivent mesurer la gravité du refus d'autoriser une réunion d'une instance régulière d'un mouvement politique agréé, décision arbitraire qui ne repose sur aucune légalité ». Après le refus d'autorisation de rencontres publiques, l'interdiction de grèves, la répression des mouvements contestataires, le pouvoir, ajoute le communiqué, se discrédite complètement aux yeux de l'opinion nationale et internationale. « Fondamentalement, cette décision s'inscrit dans une vaste stratégie de mise au pas de toutes les forces politiques qui ne rentrent pas dans les rangs », souligne Ahmed Méliani, ajoutant : « Nous avons pleinement conscience que le pouvoir actuel ne peut tolérer l'expression politique d'un mouvement comme le nôtre, comme il ne tolère en aucune manière ses positions courageuses aux côtés des forces démocratiques et républicaines qui se sont levées contre la barbarie intégriste et qui s'opposent au compromis mortel avec l'islamisme. » Le parti appelle à un sursaut des forces démocratiques et les invite à ne pas banaliser le despotisme en marche pendant que les partis islamo-conservateurs usent et abusent de tous les espaces et les moyens de la collectivité nationale. Les observateurs peuvent expliquer la décision du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales par la crise interne qui secoue le MDS. Mais là, il s'agit d'une ingérence dans les affaires internes d'un parti politique.