Le groupe Lafarge Algérie a annoncé, hier à Alger, l'entrée en production de sa nouvelle cimenterie de Biskra, dès mai prochain. En marge d'un séminaire technique sur la construction, les responsables du groupe cimentier ont indiqué que l'usine de Biskra, créée en 2014 en joint-venture avec l'entreprise privée algérienne Souakri, connaîtra un début de production le mois prochain, mais «la production à pleine cadence se fera en août 2016». La cimenterie — un investissement de 30 milliards de dinars — produira 2,7 millions de tonnes de ciment par an et créera 600 emplois directs et plus de 2400 emplois indirects. Selon Luis de Sambucy, directeur marketing du groupe Lafarge, «l'Algérie qui enregistrait, jusqu'à 2015, un déficit en ciment de pas moins de 5 millions de tonnes, connaîtra cette année un excédent de 2 millions de tonnes avec l'entrée en production de l'usine de Biskra, mais aussi de trois autres unités en cours de réalisation, dont celle du groupe public GICA». Lafarge Algérie détient des cimenteries à M'sila (5 millions t/an) et Mascara (3 millions t/an), sa production globale atteint 8 millions de tonnes/an pour une production nationale de 22 millions de t/an actuellement. Une quantité en deçà de la demande interne qui, elle, est estimée à 25 millions de tonnes. Le groupe possède aussi la cimenterie de Meftah (1 million de tonnes/an), en partenariat avec le groupe GICA. Durant le premier trimestre 2016, le cimentier a mis sur le marché national, en plus des quantités habituelles, «pas moins de 300 000 tonnes supplémentaires de ciment», a précisé Luis de Sambucy. Il n'en demeure pas moins que le cimentier français ne veut pas se limiter à la fabrication de matériaux de construction et s'est fixé une stratégie qui consiste à passer du stade de fournisseur de produits à celui de fournisseur de solutions. C'est la raison pour laquelle le thème du séminaire technique organisé par le groupe a été consacré aux nouvelles techniques et procédés de construction à partir de matériaux locaux. Parmi les solutions les plus en vue figurent, en bonne place, le béton, les granulats et le ciment blanc présenté comme l'alternative au ciment gris. Mais les solutions qui ont le plus retenu l'attention sont celles dédiées aux grands travaux d'infrastructures et de travaux publics. «Notre ambition est de participer à organiser un transfert de savoir-faire localement pour que l'ensemble des parties prenantes disposent d'un choix de solutions le plus vaste possible afin de participer, ensemble, à la construction de villes meilleures», a indiqué, hier, le PDG du groupe, Eric Meuriot.