Un climat de tension a régné hier à l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, après le refus de l'administration d'autoriser une conférence-débat que devait présenter aujourd'hui l'ancien animateur du Mouvement culturel berbère (MCB) et détenu d'Avril 1980, le militant Saïd Khelil. En effet, des étudiants ont protesté devant le rectorat de l'université pour dénoncer la décision du recteur de ne pas autoriser la tenue de cette conférence-débat autour du Printemps berbère. «Pas de politique à l'université !» a signifié le recteur aux étudiants ayant formulé une demande d'autorisation de cette rencontre. Un étudiant du département de langue et culture amazighes (DLCA) a estimé que ce refus est une atteinte aux libertés et un manque de considération pour les martyrs du Printemps berbère. Certes, le refus d'autoriser la conférence de Saïd Khelil est lié à une instruction du Premier ministre interdisant toute activité politique dans les enceintes universitaires. Une note a été d'ailleurs adressée par le ministère de tutelle aux responsables d'établissement universitaire. Contacté par téléphone, Saïd Khelil, figure de proue du mouvement berbère, a annoncé qu'il a été invité par des étudiants et est attendu aujourd'hui à l'université pour animer une conférence sur le Printemps berbère. Des étudiants sont catégoriques : «La conférence aura lieu avec ou sans l'autorisation de l'administration.»