Une bonne nouvelle pour les cinéphiles, les amateurs de bonnes toiles et les admirateurs de la première de Roger Hanin. Ainsi, l'Institut français d'Alger organise, du 23 au 26 avril 2016, un hommage appuyé au comédien et cinéaste Roger Hanin. La soirée inaugurale a été étrennée par le film Soleil (1997) dont il avait signé la réalisation. Et ce, en présence de Son Excellence Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie, Jean-Jacques Beucler, directeur de l'Institut français d'Alger, et Alexis Andres, conseiller de coopération et d'action culturelle et directeur de l'Institut français d'Algérie. Ainsi que les deux enfants de Roger Hanin, Isabelle Hanin et David Grinewald. Le pitch du film Soleil de Roger Hanin ? Au cours d'une soirée heureuse, le célèbre professeur Levy, l'un des maîtres de la chirurgie cardiaque, s'effondre, foudroyé par un infarctus. Toute sa vie lui revient en mémoire et en particulier son enfance, éclairée par une mère aimante et aimée. Aussi, c'est un flash-back portant sur son enfance. Soleil est un film filial. Car c'est une déclaration d'amour à l'endroit de sa mère. Une ode maternelle à travers un long métrage autobiographique émouvant, généreux et surtout gorgé de soleil. Un film lumineux, où Roger Hanin évoque l'insouciance, la candeur et le côté espiègle de la jeunesse, l'indigence, la pitance et le repas frugal de l'âpre quotidien, le douloureux et lancinant antisémitisme. Le jeune Joseph Levy sera exclu du lycée parce qu'il était juif. Ce film est irradié par la performance de l'actrice légendaire, Sophia Loren, crevant l'écran dans le rôle de la mère Levy. Un rôle altier, celui d'une mère aimante se sacrifiant pour ses enfants. Et ce, en les protégeant, les chérissant et leur inculquant les valeurs cardinales de l'humanisme et non pas celle d'infra-humains animés par la bêtise humaine. «Je remercie la Cinémathèque algérienne pour ce partenariat avec l'Institut français d'Alger, qui a décidé effectivement en plein accord avec la famille de Roger Hanin d'organier le premier anniversaire du décès, il y a plus d'un an, de cette immense personnalité française, ce très grand acteur et réalisateur, cet élément de notre patrimoine national… On a tous vécu, pleuré, ri et aimé sur les films de Roger Hanin. Sa décision de revenir sur la terre qui l'avait vu naître et d'être enterré ici, en Algérie, a eu un impact absolument considérable dans la relation algéro-française et dans l'opinion algérienne… Et je souhaite dire et remercier les autorités algériennes, la présidence de la République et toutes celles et ceux qui se sont engagés pour faire de ce moment non seulement un moment de recueillement et d'émotion, mais aussi de partage, de partenariat et d'amitié entre nos deux pays. Roger Hanin était chez lui ici, natif d'Alger… Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont pu traverser les bouchons d'Alger pour arriver jusqu'à la Cinémathèque. C'est un signe effectivement de détermination et de passion pour le cinéma…», a déclaré Son Excellence Bernard Emié, ambassadeur de France en Algérie. Fébrilement émue, la fille de Roger Hanin étayera en confiant : «Comme vous pouvez l'imaginer, on est extrêmement émus et fiers d'être ici, dans cette ville d'Alger qui est tellement symbolique et importante pour notre père. Et puis, je dis merci à Monsieur l'ambassadeur qui a été l'initiateur de cet hommage, au président Abdelaziz Bouteflika qui a permis que mon père puisse reposer en sa terre natale. Ainsi que ses représentants qui n'ont pas cessé de montrer de grandes marques vraiment d'attention… Le film Soleil, c'est vraiment le plus personnel qu'a réalisé mon père. C'est aussi son dernier film. Pour l'anecdote, c'était la première fois que j'étais pendant deux semaines, matin, midi et soir avec lui durant le tournage. Et surtout que mes enfants étaient là. Et dont c'était la première sur un tournage. Cela aussi a une vraie connotation…» La rétrospective s'articulera sur différents volets de l'œuvre plurielle de Roger Hanin. Elle sera déclinée en mettant tout à la fois à l'honneur : l'homme de théâtre et de cinéma, l'auteur, le réalisateur et le témoin engagé et profondément humaniste. L'Algérie, terre où il repose désormais, occupera bien entendu une place toute particulière dans cet hommage. Six films seront projetés à la Cinémathèque d'Alger, notamment La sentence, de Jean Valère, (France, Guerre, 85', 1959), Train d'enfer, de Roger Hanin, (France, drame, 90', 1984), Le coup de sirocco d'Alexandre Arcady, (France, drame, 112', 1979) ou encore le fameux film Le grand pardon d'Alexandre Arcady, (France, comédie dramatique, 130', 1982). Et ce, en présence de «grands témoins» : ses deux enfants, Isabelle Hanin et David Grinewald, le réalisateur Alexandre Arcady et le scénariste Daniel Saint-Hamont. Les films sont présentés par Samir Ardjoum, journaliste et critique de cinéma. De front, une exposition de photographies autour de Roger Hanin est exhibée dans le hall de la Cinémathèque algérienne pendant toute la durée de l'hommage.