Les dizaines de milliers de retraités, qui ont observé mercredi dernier une journée nationale de protestation dans les différentes régions du pays, ont obtenu gain de cause. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a en effet annoncé, jeudi, lors de son passage à l'APN, qu'une augmentation variant entre 10% et 50% est prochainement prévue au profit de 124 000 bénéficiaires des allocations de retraite. Dans une déclaration à la presse, en marge des travaux, en séance plénière, de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée aux questions orales, le ministre a précisé qu'« un décret relatif à cette procédure est en phase de finalisation ». Le ministre précise que ce sont ceux qui perçoivent actuellement une allocation de retraite qui peut aller jusqu'à 2000 DA qui bénéficieront de cette augmentation. Il s'agit des personnes qui ont travaillé pendant une période qui ne couvre pas les quinze ans de leur vie professionnelle, alors qu'elles ont atteint l'âge limite de la retraite et se retrouvent ainsi avec cette allocation de retraite », a expliqué le ministre, dont la promesse fera sans doute plaisir aux retraités concernés. Tayeb Louh rassure également que la totalité des 900 000 retraités a perçu une pension minimale de 10 000 DA conformément à la décision du président de la République. Cela étant dit, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale a renvoyé la balle dans le camp du conseil d'administration de la CNR s'agissant des problèmes des retraités. « C'est le conseil d'administration de la Caisse nationale des retraités (CNR) qui doit régler les problèmes du régime de la retraite, où le président de la Fédération nationale des travailleurs retraités (FNTR) est membre », a-t-il indiqué, affirmant que c'est aux membres de ce conseil de « formuler des propositions, concernant les problèmes des retraités », à son département ministériel. Or, la fédération des retraités, que préside M. Azzi, reproche justement au département de Tayeb Louh de ne pas tenir compte des nombreuses propositions qui lui ont été adressées. Devant les députés, le ministre s'est dit déterminé à poursuivre de manière « rigoureuse » la campagne d'assainissement du secteur de la sécurité sociale pour protéger le système national de sécurité sociale. « Personne ne pourra entraver la volonté du secteur à lutter contre la corruption et les réseaux d'intérêt dans la sécurité sociale », tonnera le ministre, annonçant d'ores et déjà des mesures pour lutter contre la falsification des ordonnances médicales, les escroqueries ou encore le détournement des fonds des travailleurs. Il est ainsi question de l'adoption du système de remboursements par poste en raison de la falsification constatée dans plusieurs dossiers, outre la durée de l'attente que doit endurer l'assuré devant les guichets de paiement. Cette mesure qui s'inscrit dans le cadre de « la modernisation », sera également suivie de l'entrée en vigueur de la carte magnétique de la sécurité sociale à partir du 2e trimestre de l'année 2007 au niveau de 5 wilayas pilotes. Cet outil technologique de payement, « premier du genre en Afrique », devra coûter la bagatelle de 16 millions d'euros auprès d'une société française, précisera le ministre.