Il s'agira, en réalité d'une augmentation annuelle de 30 000 t en 4 ans, puisque le volume de déchets domestiques est estimé aujourd'hui à 120 000 t par an. Cette augmentation est due, nous dit-t-on, au développement anarchique de nombreuses cités algéroises. « Durant ces dernières années, de nombreux quartiers algérois ont évolué, bien souvent en contradiction avec les normes requises. Par ailleurs, le nombre de commerce a également connu une grande augmentation, ce qui a stimulé la production de déchets », nous diront nos sources. En outre, beaucoup de constructions illicites produisent plus de déchets que la normale, puisque des ateliers et des commerces, parfois non déclarés, y sont installés. Notons également que de nombreuses constructions illicites, notamment celles érigées durant la dernière décennie, n'existent, pas officiellement et pourraient donc ne pas être prises en considération dans les dispositifs, officiel, du moins, de collectes de déchets ménagers. L'augmentation du volume de déchets ménagers, produits annuellement par la capitale, suscite, il faut le dire, des interrogations sur les méthodes adoptées pour l'évacuation de ces déchets de façon efficace. La question mérite d'être posée, puisque dans de nombreux quartiers de la capitale, la vue d'amas d'ordures jonchant les coins de rue fait désormais partie du décor de la ville. « Il existe de nombreux moyens pour prendre en charge les déchets produits par les cités algéroises. Néanmoins, ce qui fait défaut, manifestement, c'est une stratégie efficace permettant la meilleure évacuation possible des ordures et évitant qu'une bonne partie de ces ordures ne soient abandonnées aux abords des rues », précisent en substance nos sources. En parlant de stratégie, l'on estime que la réflexion autour de la prise en charge des déchets ménagers commence bien avant la construction des nouvelles cités. « Le plan d'évacuation des déchets ménagers doit être inclus dans le plan d'aménagement des nouvelles cités. Toutes les dispositions doivent être prises pour faciliter l'évacuation des déchets avec un maximum d'efficacité », assurent nos sources qui ajoutent qu'en raison du développement anarchique de beaucoup de cités algéroises, « les camions de collecte d'ordures ne peuvent carrément pas entrer dans certains quartiers ». Nos sources affirment que l'état dans lequel se trouve, aujourd'hui, le tissu urbain algérois ne permet pas de mettre en place une stratégie d'évacuation des déchets efficace. Il semble que l'absence de contrôle, qui a marqué de façon particulière les années 1990, a ouvert la voie à de dangereux dépassements sur le plan du développement du tissu urbain. Ne répondant à aucune norme, des constructions ont poussé de façon incontrôlée au quatre coins de la capitale, ce qui a fait que les plans d'aménagements urbain, devant permettre d'une façon ou d'une autre à la capitale de respirer, réalisent dans les meilleurs des cas des succès très limités.