Pour faire face à son programme de développement, Sonelgaz compte sur les leviers financiers dont elle dispose. En plus des dotations de l'Etat et des emprunts obligataires et bancaires, l'entreprise table également sur celui des tarifs. C'est ce qui a fait dire, hier, au P-DG de l'entreprise, M. Noureddine Bouterfa, que la question des tarifs n'est pas réglée et reste toujours d'actualité. Pour M. Bouterfa, l'augmentation des tarifs n'est pas une fantaisie. C'est une réalité, si on veut avoir les services, et le client veut un service de plus en plus performant. Abondant dans la même logique que ses précédentes déclarations, le premier responsable de Sonelgaz a lié la nécessité de cette augmentation par l'importance du programme de développement de l'entreprise et les nombreux investissements qu'elle compte faire pour pallier à la demande. Cette dernière, a ajouté l'invité de la radio, est en constante augmentation, notamment la demande industrielle qui évolue plus vite que la demande domestique. Face à cette situation, il faut de l'offre. "Quand ont dit offre c'est des centrales électriques, c'est des réseaux de transport et des réseaux de distribution" a précisé le P-DG de Sonelgaz, qui ajoute qu'il faut faire face à la demande et ne pas être en retard. "C'est toujours une course contre la montre, parce que les conséquences, en cas d'arrêt, engendrent des pertes économiques". C'est pour cela que, selon lui, l'entreprise est tenue d'anticiper "et l'anticipation c'est des financements". La question de l'augmentation des tarifs de l'électricité étant sur la table du gouvernement, M. Bouterfa a indiqué que le gouvernement s'est engagé à trouver une solution, qu'il a estimé probablement mixte, consistant en une petite augmentation des tarifs et une aide de l'Etat. Une solution qui, pour le P-DG, pourrait satisfaire autant le citoyen que l'entreprise. Par ailleurs, il a indiqué, concernant cette problématique des tarifs, que la solution idéale serait d'avoir des réajustements réguliers qui permettent d'éviter des augmentations très fortes des tarifs. Au lieu d'aller vers de grosses augmentations de 10 à 15%, pourquoi ne pas aller vers de petites augmentations annuelles "quand vous augmentez de 1 à 2% par an c'est plus supportable, parce que cela permet au citoyen de planifier ses dépenses et d'arriver à un équilibre avec ses revenus". "Il faut tenir compte du pouvoir d'achat des citoyens, mais il faut aussi tenir compte de la viabilité de l'entreprise", a-t-il ajouté. La demande introduite par Sonelgaz auprès de la Creg tournait autour de 15%. Ce qui permettrait, selon M. Bouterfa, de maintenir la situation actuelle de l'entreprise. Une situation qui ne permet pas à l'entreprise de développer d'autres activités où d'aller à l'internationale. L'année 2007 est une année où Sonelgaz arrivera à un équilibre, mais avec un déficit de trésorerie de 10 milliards de dinars qui sera compensé par des emprunts. Pour l'invité de la Chaîne III, les emprunts "c'est bien mais il faut un jour être en mesure de les rembourser". C'est, en substance, le message d'alarme qu'il veut faire passer au niveau des pouvoirs publics. Cette longue plaidoirie du patron de Sonelgaz en faveur de l'augmentation des tarifs s'est, néanmoins, accompagné d'une assurance quant à la finalité de la chose. En effet, M. Bouterfa a précisé que le gouvernement a donné des assurances "c'est pourquoi nous n'arrêtons pas notre programme d'investissement". Quelle que soit la formule retenue par le gouvernement pour le traitement de cette question, il semblerait que Sonelgaz est en passe d'avoir ce qu'elle veut.