Un euro valait, hier, 125,0003 DA à l'achat et 125,0611 DA à la vente, entamant la semaine en forte progression contre un dinar qui traîne toujours lamentablement la patte. Le dinar a fortement dévissé hier face à l'euro, à l'ouverture de sa cotation hebdomadaire sur le marché interbancaire des changes. Un euro valait, hier, 125,0003 DA à l'achat et 125,0611 DA à la vente, entamant la semaine en forte progression contre un dinar qui traîne toujours lamentablement la patte. Un nouveau plus bas qui confirme la tendance baissière amorcée depuis la mi-2014. De janvier à septembre du dernier exercice, le cours du dinar s'est déprécié de 2,16% par rapport à l'euro et de 19,57% face au dollar américain, lit-on dans la dernière note de conjoncture de la Banque d'Algérie relative à la situation monétaire et financière des neuf premiers mois de 2015. Visiblement, la dépréciation ne semble pas appartenir au passé en considération de la nouvelle cotation de la monnaie nationale sur le marché interbancaire des changes. Un plus bas jamais égalé. Le dinar résiste mal à l'impact du choc pétrolier, chutant de près de 35% face au dollar depuis juin 2014 et d'environ 15% contre la monnaie européenne unique. La Banque centrale avait averti, à demi-mot, que la dépréciation ne serait peut-être pas finie en septembre 2015, compte tenu de la conjoncture qui prévalait sur les marchés pétroliers et de son impact sur les fondamentaux. «Afin de prévenir toute appréciation du taux effectif réel dommageable pour la stabilité macroéconomique à moyen terme, la relative flexibilité du cours du dinar sur le marché interbancaire des changes permet d'absorber, en partie, l'effet de la chute des prix du pétrole. Les interventions de la Banque d'Algérie sur ce marché s'inscrivent dans cet objectif stratégique», précise la dernière note de conjoncture de la Banque d'Algérie. Le feuilleton de la dépréciation continue, à l'heure où les cours du pétrole reprennent du poil de la bête, aidés par des facteurs, semble-t-il conjoncturels, liés à la faiblesse du billet vert et au ralentissement de la production américaine. Cependant, cette dépréciation devient trop contraignante, voire préjudiciable tant pour les entreprises que pour les ménages, entraînant une forte hausse des coûts à la production et à la consommation. Face au dollar, la dépréciation du dinar a été moins soutenue. Un dollar s'échangeait contre 108,9327 DA à l'achat et 108,9477 DA à la vente sur le marché officiel. Cette tendance à l'érosion serait une menace pour l'emprunt obligataire national lancé il y a deux semaines par l'Etat. Pour certains analystes, ces obligations sont les actifs les plus menacés par l'inflation et la dévaluation d'une monnaie. Mais au-delà de ces calculs purement arithmétiques, au plan microéconomique, un dinar qui pâtit ne fait qu'inquiéter davantage. L'Exécutif semble avoir choisi de réduire la pression que fait subir le choc pétrolier aux fondamentaux de l'économie nationale, quitte à faire des victimes collatérales sur le front de l'économie réelle. L'inquiétude grandit chez les patrons. Par ailleurs, sur le marché parallèle de changes, de surcroît illégal, où s'abreuvent petits et gros consommateurs, l'euro bondit à 181 DA, tandis qu'un dollar s'échange contre 158 DA.