La situation sécuritaire se dégrade de plus en plus à Boumerdès où l'inquiétude des années de feu et de sang se réinstalle, préoccupant au plus haut point la population de la région. Le GSPC semble y abandonner sa stratégie qui le limitait à cibler les forces de sécurité pour étendre son horreur à différentes franges sociales. En effet, dans la nuit de vendredi à samedi, un citoyen quadragénaire, gardien de son état à l'usine de fabrication d'ustensiles de cuisine BCR de la ville, a été assassiné à Bordj Ménaïel. L'attentat a eu lieu vers 21 h dans son quartier, la cité Bousbaâ, à la sortie est de la ville. A. Aït Ahcène venait tout juste de sortir de chez lui lorsqu'il a été surpris par un individu qui lui tirera plusieurs balles à bout portant, l'atteignant à différents endroits du corps. L'assassin n'a pu être identifié, ayant agi à la faveur de l'obscurité. Sitôt son forfait accompli, celui-ci a pris la fuite « en compagnie de ses acolytes », selon certains témoignages. Cet attentat qui cible un citoyen civil rappelle l'assassinat, il y a une semaine, dans un faux barrage à Chabet El Ameur, d'un jeune lycéen qu'on avait fait descendre d'un fourgon de transport de voyageurs. Et il intervient 24 heures après l'assassinat du P/APW de Tizi Ouzou, Rabah Aïssat, presque de la même manière. Cette recrudescence, marquée par les assassinats, les faux barrages, les rackets et les kidnappings est-elle liée à l'allégeance que prête l'organisation terroriste algérienne à la nébuleuse Al Qaîda d'obédience salafiste ? Une trentaine de citoyens ont été touchés par ce feuilleton sanglant durant ce seul mois de Ramadhan à Boumerdès, qui a enregistré 8 morts et une vintaine de blessés, dont 5 grièvement atteints.