Un rapport relevant les dysfonctionnements de l'économie nationale et pointant l'urgence de mesures visant à cibler l'intervention de l'Etat sur le plan social vient d'être remis au gouvernement par M'Barek Malek Seraï, économiste et consultant international. Pour lui, il existe 13,6 millions d'Algériens payés à moins de 40 000 DA. Ces derniers sont non seulement dans l'impossibilité de régler leurs factures d'électricité selon les nouvelles tarifications en vigueur depuis janvier dernier, mais aussi incapables d'assumer financièrement les dépenses quotidiennes, comme les produits alimentaires et les vêtements. Pour M. Seraï, l'important dans cette étude commandée par le gouvernement est de détailler la cellule familiale, c'est-à-dire, par exemple, faire la différence entre un père de famille ayant des garçons ou des filles. Car, si les garçons arrivent à se débrouiller tant bien que mal, les filles restent, dans la plupart des cas, dépendantes de leur père jusqu'à l'âge du mariage si elles ne travaillent pas. Pour l'économiste, il est donc impératif de faire une sélection entre ces familles pour être «juste» si des mesures d'aides financières sont décidées par le gouvernement. «Il faut aller vers une liste d'Algériens qui sont susceptibles de bénéficier d'aides», explique Malek Seraï. Il insiste aussi sur le fait que cette étude doit être accompagnée par un travail sociologique pour mieux comprendre la composante de la famille algérienne. Le même économiste avait aussi défendu l'idée selon laquelle si, d'ici 2017, «nous ne faisons rien pour changer la situation, alors l'impact sur la population sera la réduction du pouvoir d'achat. Il va y avoir une inflation galopante et les prix de tous les produits d'importation vont augmenter, ainsi que les prix des produits dont la matière première est importée. Les seuls produits qui ne risquent pas de connaître une augmentation sont les produits du terroir».