Défendre El Khabar, c'est faire preuve de patriotisme. Les attaques contre ce journal sont le prélude à une nouvelle ère. Ils préparent le terreau du totalitarisme», a estimé, hier à Sidi Bel Abbès, la porte-parole du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Lors d'un meeting populaire qu'elle a animé à la maison de la culture Kateb Yacine, Mme Hanoune a épinglé le ministre de la Communication, Hamid Grine, appelant à une forte mobilisation citoyenne contre ceux qui «encouragent la pollution médiatique et politique en Algérie, au détriment de la liberté d'expression et de la presse». Dans un discours de plus d'une heure et demie, Louisa Hanoune a dénoncé un «système maffieux» de répartition de la publicité publique, lequel a contraint le quotidien El Khabar à céder une partie de ses actions au profit d'un opérateur privé algérien, «afin de continuer à être un espace de libre parole». Sur ce même registre, l'oratrice s'en est pris violemment, sans les nommer, au quotidien et à la chaîne Ennahar, qu'elle a qualifiés de «médias mercenaires». «Ces medias mercenaires n'ont cessé de s'attaquer au Parti des travailleurs et à d'honorables patriotes, au point de perdre toute crédibilité. Il est clair, aujourd'hui, que ces médias sont devenus des instruments d'anarchie, de régression et de baltaguia aux mains d'un pouvoir parallèle, prédateur et compradore», a-t-elle déclaré. Elle a fait, à ce propos, le lien avec les apparitions répétées et planifiées sur Ennahar TV de l'ex-ministre de l'Energie, Chakib Khelil, «mêlé ainsi que sa femme dans de nombreux scandales, dont le plus récent a trait aux révélations des Panamas Papers». La porte-parole du PT s'est d'ailleurs interrogée sur le retour intrigant de Chakib Khelil en Algérie et sur sa tournée des zaouïas du pays. «Non seulement son retour au pays est une provocation aux yeux de la population, mais elle s'accompagne également d'une utilisation dangereuse de la religion à travers ses multiples visites aux zaouïas», a-t-elle souligné. Abordant le volet économique et la crise que traverse le pays, Louisa Hanoune a fustigé le ministre des Finances qui, selon elle, prépare le pays à un retour à l'endettement extérieur : «Bouteflika a épargné au pays de sordides marchandages en procédant au remboursement de la dette extérieure, alors que d'actuels responsables font tout le contraire. Les déclarations et actes des ministres de l'Industrie et des Finances sont la preuve qu'il existe une volonté manifeste de revenir sur les acquis économiques et sociaux contenus dans les précédentes lois de finances de 2009 et 2010.»