La liste des festivals culturels en Algérie a été réduite en raison de la politique d'austérité financière adoptée par le gouvernement après l'effondrement des cours pétroliers. «Après un travail méthodique au cas par cas mené par des intervenants dans le domaine culturel, une nouvelle cartographie des festivals a été élaborée. A cet effet, les directeurs de culture ont été consultés au niveau national. 40% des budgets des festivals pour l'exercice 2015 qui n'ont pas été consommés ont été récupérés pour financer une partie de ceux qui se dérouleront cette année. Nous avons élaboré un cahier des charges général pour tous les festivals. Nous voulons ''moins de coûts et plus d'utilité'' pour ces festivals», a annoncé Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, hier au palais de la culture Moufdi Zakaria à Alger. La nouvelle liste comprend 77 festivals dont 28 à caractère international (liste publiée sur le site http://www.m-culture.gov.dz). Certains seront organisés tous les deux ans, comme le Festival du théâtre comique de Médéa et le Festival de la musique diwane de Béchar. «Par souci de maîtrise des coûts, la durée des festival sera réduite. Comme seront réduits le nombre des invités et des participants. Nous voulons en finir avec la culture du ''social''. Les festivals ne seront ouverts qu'aux professionnels. Nous avons décidé de maintenir tous les festivals internationaux, car ils véhiculent l'image de l'Algérie et de sa culture et permettent d'entretenir la relation avec l'autre», a précisé le ministre. «Par le passé, les organisateurs de festivals dépensaient les budgets qui leur étaient alloués sans qu'on leur demande de comptes. Le nouveau cahier des charges nous permettra de suivre de près l'organisation des festivals, renforcera la professionnalisation de ces manifestations et évitera aux responsables des festivals de commettre des erreurs qui peuvent faire l'objet de poursuites judiciaires», a déclaré le ministre, précisant qu'il sera mis fin aux fonctions de chaque commissaire de festival coupable de mauvaise gestion. M. Mihoubi a annoncé un changement prochain des commissaires des festivals et l'adoption d'un nouvel agenda pour ces manifestations. Selon lui, le budget des festivals va varier entre un et 100 millions de dinars. «Des budgets qui auront tendance à se réduire au fil des ans. Nous comptons beaucoup sur le sponsoring et la contribution du secteur privé. Certains pensent que seul l'Etat doit financer la culture alors que des opérateurs économiques peuvent apporter leur soutien. Par exemple, l'Opéra d'Alger aura, une fois ouvert, une autonomie financière et devra compter sur ses propres ressources», a-t-il relevé. Il n'a pas écarté la possibilité de rétablir la billetterie pour certaines manifestations, citant l'exemple du Festival de la musique symphonique. «Les Algériens payent pour les spectacles de qualité», a-t-il dit.