Combien sont-ils d'émigrés algériens qui, en voulant rentrer définitivement au pays, ont été confrontés aux dispositions de la loi de finances pour l'année 2004, dont l'une d'elles a été appliquée systématiquement à cette catégorie d'émigrés en interdisant à leurs véhicules utilitaires, dans le cadre de l'opération de déménagement, de pénétrer sur le territoire national ? Ils sont plus de 600, a répliqué un émigré de M'sila à être dans cette situation, qui, à ses yeux, ont été pris au dépourvu par l'entrée en vigueur des dispositions de cette loi, du moins pour son cas. « Le plus inquiétant, dira Amar Taïbèche, réside dans le fait qu'au consulat d'Algérie à Lille, à une semaine du 1er janvier 2004, exactement le 24 décembre 2003, où j'avais régularisé les documents de mon véhicule fourgon de marque Mercedes et m'attelais à rentrer eu bled, personne ne m'a informé qu'au-delà du 31 décembre 2003, aucun véhicule utilitaire n'est autorisé à entrer en Algérie ? » Au bord de la dépression, cet émigré n'a pas manqué de fustiger la structure consulaire de Lille, qui, dira-t-il, « n'a pas été capable de nous éclairer, mes compatriotes et moi, à la veille de l'entrée en vigueur d'une disposition qui a remis en cause tout ce que j'ai projeté depuis des années ». Après tout, s'est-il interrogé, « pourquoi nous refuser l'entrée au pays avec nos biens. Nous ne sommes pas des commerçants. Pourquoi nous a-t-on assimilé à eux ? » Cette situation de blocage au niveau du port d'Alger dure depuis plus de neuf mois, et cet émigré n'a pas trouvé d'autre solution que d'envoyer une requête au président de la République. Mais au fait, un émigré qui décide de rentrer au pays définitivement n'a-t-il pas le droit d'apporter ses biens, s'agissant même d'un véhicule utilitaire, qui est régi par une nouvelle disposition de la loi de finances 2004 ? D'aucuns diront qu'il faut faire la part des choses dans ce genre de situation.