L'Algérie doit opérer «un assainissement soutenu» de ses finances publiques à moyen terme afin de contenir les effets du choc des prix du pétrole, a soutenu avant-hier le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur l'économie algérienne, faisant suite aux consultations de 2016 au titre de l'article IV de ses statuts. Outre l'urgence de mener des réformes structurelles nécessaires à la diversification de l'économie, le rapport de l'institution de Bretton Woods, repris jeudi par l'APS, met d'emblée en exergue l'impératif de mieux «maîtriser» les dépenses courantes en consolidant notamment «la réforme des subventions» et en «améliorant l'efficacité des investissements publics». Plus de rigueur budgétaire en somme pour faire face à la forte «détérioration des soldes budgétaires et extérieurs» qu'induit l'étroite dépendance des finances de l'Etat des revenus du pétrole, alors que les cours du brut devraient encore rester bas, selon les prévisions de la même institution. Dans ce même ordre d'idées, le rapport du FMI souligne la nécessité d'une «plus grande flexibilité du taux de change du dinar» pour faciliter l'ajustement au choc des cours du pétrole, tout en veillant à renforcer la supervision des banques afin de préserver leur solvabilité face à la contraction du niveau de leur liquidité en raison, notamment, de la baisse des dépôts du secteur des hydrocarbures. Au demeurant, l'institution financière internationale, qui souligne que l'Algérie a encore la possibilité de mener l'ajustement au choc des cours pétroliers «de manière progressive» grâce surtout «aux marges accumulées par le passé», ne manque pas de rappeler la nécessité de mener des «réformes-clés» qui aideraient l'économie nationale à s'affranchir des hydrocarbures. Il s'agit en l'occurrence, cite le FMI, d'œuvrer à l'amélioration du climat des affaires, de développer le marché des capitaux et d'instaurer une plus grande souplesse sur le marché du travail. A noter par ailleurs qu'en termes de projections à court et moyen termes, le FMI évoque une croissance du PIB de l'Algérie à un taux de 3,4% en 2016 et de 2,9% en 2017, avant de le voir rebondir à partir de 2019 pour atteindre 3,4% à l'horizon 2021. Le secteur des hydrocarbures, prévoit également le FMI, devait maintenir sa nouvelle tendance haussière durant les cinq prochaines années, tandis que le déficit budgétaire — qui a doublé en 2015 pour s'établir à 16% du PIB sous l'effet de la baisse des recettes hydrocarbures — est appelé à se contracter progressivement sur les cinq ans à venir pour atteindre 5,3% en 2021. Autre indicateur favorable pour l'économie algérienne, selon les mêmes projections, le recul attendu des poussées inflationnistes, dont le niveau devrait ainsi passer de 4,8% en 2015 à 4,3% en 2016 pour se maintenir ensuite sur cette même tendance baissière jusqu'en 2021, où il devrait se situer autour de 4%, d'après le FMI.