Le gouvernement a légèrement revu les modalités et les conditions d'émission de l'emprunt obligataire national baptisé «Emprunt national pour la croissance économique». L'arrêté ministériel du 28 mars a été modifié et complété par un deuxième, signé par le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, et publié au Journal officiel n°27. Le premier changement opéré concerne l'émission de nouveaux titres de valeurs différentes. «Les obligations matérialisant l'emprunt (…) sont émises en coupures de 10 000 DA de 50 000 DA) et d'un million de dinars pour chacune des maturités de 3 ans et de cinq 5 ans», stipule l'article 2 de l'arrêté du 28 mars modifié, fixant les conditions d'émission par le Trésor public d'un emprunt national. L'émission de titres de 10 000 DA l'unité pour les particuliers et d'un million de dinars pour les gros épargnants vise nettement à attirer davantage de souscripteurs. Car avec des obligations de 50 000 DA, d'aucuns ont jugé ce montant trop élevé vu les faibles capacités d'épargne des ménages, expliquait récemment le PDG du CPA, Omar Boudieb. Parmi les médications apportées, l'officialisation de l'élargissement de l'opération de souscription aux agences d'assurance. Désormais, les souscriptions sont reçues auprès des caisses de placement, à savoir la Trésorerie centrale, la trésorerie principale, les trésoreries de wilaya, les recettes d'Algérie Poste, les agences bancaires ainsi que les succursales de la Banque d'Algérie et les agences directes d'assurance, selon le nouveau texte. Ces organismes bénéficient par ailleurs de la part du Trésor d'«une commission de placement de 1% du montant en capital effectivement placé ou pris ferme au dernier jour de la période de souscription». Lancé le 17 avril, l'emprunt obligataire de l'Etat est ouvert à la fois aux particuliers et aux entreprises. Les obligations sont assorties de deux taux d'intérêt fixés en fonction du délai de remboursement : les obligations à 3 ans avec un taux d'intérêt de 5% et celles à 5 ans avec un taux d'intérêt de 5,75%. S'agissant de la durée de souscription, elle est fixée à 6 mois, mais la période pourrait être écourtée, si le seuil fixé est atteint. Environ 6000 sites et centres de souscription ont été mobilisés à travers le territoire national, un nombre appelé à augmenté avec l'élargissement du dispositif aux agences des compagnies d'assurance. Ce dispositif vise «la mobilisation des ressources disponibles et dormant dans les tiroirs» pour le financement des projets d'investissement et économiques de l'Etat, a déclaré récemment le ministre des Finances. En moins deux ans, l'Algérie, dont l'économie est peu diversifiée, a perdu 70% de ses revenus pétroliers dans le sillage de la chute des prix du pétrole sur le marché international, qui a débuté à la mi-2014. Les hydrocarbures rapportent au pays plus de 95% de ses revenus extérieurs et contribuent pour 40% au budget de l'Etat.