Intitulée "Enquête sur le niveau de vie et la mesure de la pauvreté", cette étude a été effectuée sur un échantillon de 5080 ménages répartis sur 42 wilayas. Le CENEAP précise à cet effet que l'enquête a pour objet de fournir les informations nécessaires à la mesure du niveau de vie et de la pauvreté afin de permettre aux pouvoirs publics d'agir d'une manière efficace en vue d'améliorer directement ou indirectement les conditions notamment sociales de la population. Les résultats de l'enquête exposés la semaine dernière à Alger par les experts du Centre, dévoilent une prévalence de 11,1% de ménages pauvres dont 8% de ménages urbains contre 15,2% pour le milieu rural. Le taux de ménages pauvres en 1995 était de 22%. L'enquête, et les mesures du seuil de pauvreté et du niveau de vie se sont appuyées sur des méthodologies standardisées, connues sous l'appellation LSMS (Living Standard Measurement Surveys), lit-on dans le rapport des résultats. Ces derniers révèlent que le seuil de pauvreté général (SPN) en 2005 est de 5,7 %, alors qu'il était en 2000 de 12,1% et de 8,1 en 1988. Les résultats obtenus indiquent cependant que la pauvreté en Algérie est plus fréquente chez les ménages ruraux que chez les ménages urbains. Les experts précisent à ce propos que "la profondeur est légèrement supérieure en milieu urbain, soit 22,7%, contre 22,3% en rural. Quant à la sévérité, elle est légèrement supérieure en milieu rural, avec 9,4%, contre 9,2% en milieu urbain". En matière d'inégalité, l'enquête montre que comparativement aux années 1995 et 2000, une nette amélioration dans la réduction de l'inégalité est à constater. Cette réduction est confirmée, selon le CENEAP, par la variation de l'indice de Gini qui passe de 35,7% en 1995 à 31,8% en 2005. La part des 80% de la population la moins riche s'améliore est celle des 20%, les plus riches, baisse de 46% à 42% des dépenses moyennes totales, lit-on dans le même rapport. Il y a lieu de préciser à ce propos que les experts du CNEAP se sont basés beaucoup plus sur la structure des dépenses de consommation des ménages pour déterminer le seuil de pauvreté. Les données de l'enquête révèlent, à ce propos, que "l'évolution à la baisse du coefficient budgétaire confirme la baisse de la pauvreté". Ils font également ressortir que "l'examen de la structure des dépenses de consommation montre que, globalement, 41,8% des dépenses concernent l'achat de produits non alimentaires". La structure des dépenses non alimentaires révèle que "les dépenses sur le logement arrivent en première position (23,6%), suivis des dépenses de transport et de communication (16,45%) et des dépenses de santé (15,9%). Les dépenses alimentaires qui représentent 58,22% du budget global des ménages enquêtés, concernent en premier lieu les céréales (25,46%), le lait et dérivés avec 13, 68%, les légumes secs (13,60%) et les viandes (10,12%). Les fruits et les légumes frais ne représentent que respectivement 6,44% et 5,10%. L'enquête du CNEAP montre aussi que les laitages, les légumes secs et à un degré moindre les œufs constituent les produits de l'alimentation de base d'une importante partie de la population. L'enquête conclut à ce sujet que plus du tiers de l'effectif enquêté, soit 38,1% se trouvent en situation de surpoids dont 9,5% en état d'obésité. C'est ce qui fait dire aux experts que "l'état nutritionnel de la population est caractérisé par une tendance au surpoids, en particulier pour le sexe féminin". Par ailleurs, en matière de santé, les données de l'enquête font ressortir que près de 25,3% des hommes et 20,2% des femmes ont été malades ou ont eu recours à des soins durant les trois mois précédents l'enquête, avec une prépondérance pour le milieu urbain. Concernant les raisons de non consultation, les malades évoquent en premier lieu, les moyens financiers. L'hôpital reste la structure de santé la plus citée quant à l'accès aux services de soins. Ce qui traduit en soi, selon le CNEAP, "un déséquilibre dans l'offre de soins de santé qui devrait être plus axés sur la structures légères de proximité, telles les polycliniques et les centres de santé". En matière d'accès au personnel médical, l'enquête révèle aussi que 11,04% des ménages ont eu recours aux médecins généralistes et 13,06% aux spécialistes.