M.Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité et de l'Emploi a procédé hier au siège de son département, à l'ouverture de l'enquête sur le niveau de vie et la mesure de la pauvreté. Pas de déclarations tonitruantes. Des interventions sobres, à la mesure du sujet du débat du jour. La pauvreté! «La lutte contre la pauvreté en Algérie est au centre des objectifs du Millénaire, elle nécessite plus de solidarité ainsi que l'éradication de tous les facteurs, favorisant les détournements qui lui sont destinés», a déclaré le ministre dans son allocution d'ouverture de l'atelier. L'enquête qui a porté sur le niveau de vie des ménages et sur la mesure de la pauvreté a été bâtie sur un échantillon de 5 080 ménages répartis à travers 42 wilayas. Elle s'est déroulée sur une période de 3 mois, du 14 février au 15 mai 2005. Selon les résultats présentés, le taux de scolarisation atteindrait 94,1%. Le taux d'analphabétisme réduit de 10 points est passé de 31,9% en 1998 à 21,4% en 2005. Il concernerait davantage l'ancienne génération. Les conditions d'habitat montrent que le logement traditionnel est de loin celui qui l'emporte avec 42% suivi des villas 24,6% et des appartements 16,3%. 96,3% des logements sont raccordés au réseau d'électricité, 78,2% au réseau d'eau et 71,2% bénéficient du réseau d'assainissement. 35,7% des ménages occupent des logements raccordés au réseau de gaz. Les retraités représentent 27,9% des chefs de ménage. L'enquête montre une prédisposition de la population à l'endettement. 68,2% des ménages sondés ont contracté des emprunts alors que 15,1% d'entre eux possèdent des compte épargne. Il ressort de cette enquête LMS-Ceneap-2005 que la pauvreté a été réduite depuis 1995. Elle révèle une prévalence de 11% de ménages pauvres, ce qui représenterait 5,7% de la population totale pauvre en terme individuel. M.Temmar a insisté sur la nécessité de la sensibilisation autour du phénomène de la pauvreté et s'est montré satisfait de l'assistance technique des Nations unies, le Pnud en l'occurrence. «La notion de pauvreté est extrêmement qualitative et très difficile à saisir à travers son critère monétaire, le dollar», a commenté M.Temmar, qui a précisé, par ailleurs, que la lutte contre la pauvreté n'a été possible qu'avec le retour de la stabilité de la paix et de la cohésion sociale. La croissance économique devrait permettre de juguler le phénomène.