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Secteur des transports dans la région MEDA
Le Maghreb, première destination des IDE
Publié dans El Watan le 16 - 10 - 2006

Les pays du Maghreb, l'Algérie et le Maroc notamment, ont attiré à eux seuls 58% des projets, selon une étude récente (septembre 2006) réalisée dans le cadre de la mission confié par la commission européenne à l'agence française pour les investissements internationaux (AFII), pour développer un réseau euroméditerranéen des agences de promotion des investissements ANIMA.
Selon cette étude, l'Algérie a attiré, en 2005, 7 projets contre seulement 1 pour les six premiers mois de l'année 2006. Le Maroc en a attiré 8 en 2005 et 6 durant l'année en cours. Selon la même source, plus de la moitié de ces projets sont le fait de firmes ouest-européennes. La France occupe la 1re place du classement des origines de ces IDE.
Modernisation des activités du transport : une priorité
L'étude d'ANIMA a mis en exergue l'importance du secteur des transports en relevant que " tout obstacle dans le système de transport (retard, annulation de service, inconfort, incertitude, accidents etc.) constitue une sorte d'impôt négatif qui freine le développement économique ". " Si l'appareil de transport des pays MEDA n'est pas concurrentiel, cela s'apparente à une pénalisation exactement identique à un surcoût de production, ce qui diminue donc directement la compétitivité des pays de la région " note les rédacteurs du document, estimant que la modernisation de ces activités apparaît comme une priorité. Et comme les efforts nécessaires dépassent les seuls moyens internes des pays de la zone MEDA, il est alors recommandé la contribution des firmes et des investisseurs étrangers, voire présenté comme une nécessité dans ce domaine. Le développement économique des pays MEDA suppose, note l'étude, la mise en place de services de transport efficaces, notamment dans les 5 domaines-clés suivants : le développement du fret et du trafic passagers international, le renforcement des liaisons intérieures entre les grandes zones d'activité, le désenclavement des régions intérieures, la fluidification des transports urbains en particulier dans les grandes métropoles. Selon l'étude, le fonctionnement de la logistique portuaire concernant le trafic international reste dans l'ensemble peu satisfaisant (niveau élevé des coûts et des temps de transports), pour des raisons tenant la fois aux déficiences physiques des infrastructures (capacités, adaptation des équipements) et aux méthodes d'exploitation. Les transports aériens, encore largement régulés avec une concurrence dans l'ensemble limitée, restent caractérisés par des tarifs assez élevés et d'importants besoins de modernisation et d'extension. Quant aux transports intérieurs, les réseaux routiers restent souvent déficients tant en matière de liaisons internationales que d'axes secondaires. Les infrastructures urbaines, notamment en matière de transports publics (métros, voies réservées pour bus, tramways, etc.) doivent être considérablement renforcées pour faire face à la croissance des grandes métropoles de la région. Les réseaux ferroviaires sont dans l'ensemble peu développés. Les opérateurs locaux de transports, qu'il s'agisse de grandes compagnies publiques ou de petites sociétés privés, ont du mal à offrir à leurs clients des services logistiques adaptés, fiables et de bon rapport qualité/prix, du fait notamment d'une difficulté à maîtriser les solutions multimodales. Ces défaillances, estiment les rédacteurs du document, risquent d'avoir des conséquences très négatives pour les pays MEDA : en affaiblissant leur compétitivité face à des régions mieux dotés en matière de trafic fret et passagers international, comme l'Asie ; en marginalisant les régions, notamment rurales, mal desservies par les infrastructures existantes ; en créant des phénomènes de congestion urbaine dans les grandes métropoles ; en freinant le développement des échanges et l'intégration entre les grandes régions économiques du pays " utile ". Selon l'étude, le secteur a besoin d'une approche en termes d'infrastructure (mise à niveau des systèmes portuaires et aéroportuaires, des liaisons internationales intra-MEDA, des systèmes de transport métropolitaines et de la desserte de l'espace intérieur. Ceci doit faire l'objet de plans de transport nationaux, avec une dimension de coordination internationale (telle qu'étudiée dans le cadre du projet Euromed Transport) ; mais le secteur a aussi besoin de réformes en termes de gestion et d'administration (ouverture au privé et à la concurrence, largement engagée dans plusieurs pays, dérégulation des monopoles étatiques, appel au financement privé, nouvelle approche orientée 'service'). Il faut passer d'une préoccupation essentiellement administrative et péagère (donner des autorisations ou licences, taxer, surveiller les mouvements) à une vision économique, dans laquelle, par exemple, l'immobilisation des biens ou des passagers a une valeur importante. Si cette modernisation offre des garanties suffisantes, le capital étranger sera probablement intéressé à investir dans les secteurs les plus rentables, comme cela a déjà été le cas -pour les infrastructures, terminaux pour conteneurs, aéroports de plus de 1 million de pax/an, routes à péage dotées d'un trafic suffisant, parkings, etc. ; pour l'exploitation, fret aérien et maritime, charters aériens, flottes de camionnage, taxis, etc. Il ne faut pas se faire trop d'illusions cependant, beaucoup d'infrastructures et de services devront être soutenus par les autorités publiques, du fait de tarifs sociaux et d'une rentabilité insuffisante Et afin d'éviter une totale mainmise étrangère (comme c'est souvent le cas pour le fret maritime, où la plupart de l'import est vendu CIF et la plupart de l'export est vendu FOB -ce qui signifie que les pays MEDA perdent la valeur de l'élément "transport" dans le commerce international), il sera important de privilégier des partenariats avec des opérateurs internationaux expérimentés prévoyant un transfert progressif de savoir-faire et de responsabilités à des acteurs MEDA.
Algérie : le transport routier, c'est 85% des échanges
L'Algérie a lancé un important programme de modernisation des infrastructures du transport, dont le financement est facilité par les recettes pétrolières. Cependant, l'étude note que l'état actuel des infrastructures et surtout la qualité des services rendus à l'utilisateur laisse encore à désirer (délais de transbordement, absence d'intermodalité avec le rail, coûts portuaires, formalités douanières). Le processus de réformes institutionnelles n'en est qu'à ses débuts, indique l'étude, malgré le lancement récent d'un programme de privatisation et une volonté affichée de faire davantage appels aux investisseurs étrangers. Le réseau routier demeure insuffisant par rapport aux impératifs de développement du pays. 85% des échanges de voyageurs et de marchandises se font par transport routier. L'étude estime qu'un quart du réseau routier est en mauvais état et se dégrade. Alors que le réseau autoroutier est embryonnaire avec quelques centaines de km. Le réseau ferroviaire est peu développé, alors que concernant le transport maritime, les projets concernent la maintenance du patrimoine existant, la modernisation et l'adaptation aux infrastructures aux modes de transport par conteneurs, la modernisation ou la création de 10 ports de pêche, et d'un port de commerce destiné essentiellement au trafic conteneurs d'une capacité de 4 milliards de tonnes, ainsi que l'augmentation de plusieurs ports pétroliers. Dans le transport aérien, il s'agit de l'extension de plusieurs aéroports, l'équipement de navigation aérienne et les aérogares. L'ensemble de ces projets coûterait environ 15 milliards de dollars par an, entre 2006 et 2009. Le projet d'autoroute est-ouest est le plus important des projets à engager. S'inscrivant lui-même dans le projet d'autoroute de l'unité maghrébine (7000 km de Nouakchott à Tripoli), il vise à relier Tlemcen à Annaba par une liaison de 1216 Km. Les autres projets majeurs concernent la rocade d'Alger et l'autoroute des hauts plateaux. L'étude note que malgré l'aisance financière, l'Algérie donne une place croissante au privé dans les transports : libéralisation et ouverture à la concurrence (nouveau code de la navigation aérienne, nouveau code maritime et loi sur les transports terrestres) ; programme de privatisation (plus de 10 entreprises en 2005) ; ouverture aux investisseurs étrangers (BOT, concession..). Entre 2003 et 2006, l'Algérie a attiré 11 projets d'origine européenne et seulement 2 pour l'Amérique du Nord. En sous secteur, l'Algérie a eu 6 projets d'infrastructures et 7 dans le sous secteur des transports.


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