Al'appel de l'union syndicale du Snapap, plusieurs dizaines de travailleurs relevant de la direction des impôts et du Trésor public de la wilaya de Annaba observent depuis dimanche et jusqu'à aujourd'hui, mardi, une grève dans leur bureau au siège de leurs directions respectives, avons-nous constaté sur place. D'un ton ferme, ils dénoncent des pressions exercées par leur hiérarchie sur les cadres syndicaux et les adhérents au Snapap et réclament la liberté de l'exercice multi-syndical. «Nous exigeons la levée des sanctions ayant frappé nos cadres syndicaux, dont le seul tort est l'exercice de l'activité syndicale dans un syndicat autre que l'UGTA. Nous réclamons aussi la neutralité de l'administration, qui doit considérer sur un même pied d'égalité tous les partenaires sociaux, tel que stipulé par la loi 90/14 du 02 juin 1990», martèlent les animateurs de cette grève massive. Sur le plan social, les mêmes protestataires «Snapapistes» revendiquent: «le paiement de la prime FRC ayant trait à la pénalité de retard suite au redressement fiscal de l'opérateur de la téléphonie mobile Djezzy. C'est un droit, pas une faveur. A celle-ci il faut ajouter la promotion automatique de tous les travailleurs des finances qui ont une expérience de 10 ans et l'augmentation des primes du rendement à 40% ainsi que la création de celle ayant trait au départ à la retraite. Aussi, nous demandons la levée du gel sur les concours internes pour les postes vacants et la mise en place d'une direction générale du cadastre au lieu d'une agence.» Ces revendications et tant d'autres à caractère de protection et de formation du personnel ne semblent pas plaire à la tutelle, dont la direction des impôts et celle du Trésor public ont menacé les grévistes de leur défalquer les journées de grève de leur prochain salaire. «Malgré l'engagement de la tutelle, toutes nos revendications n'ont pas été satisfaites et la base syndicale nous a poussés à organiser cette grève de trois jours après un récent sit-in pour protester contre cette politique et lever les inquiétudes des travailleurs au ministère de tutelle. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous nous réservons le droit de passer à une autre étape de protestation plus sévère», menacent les contestataires. Rappelons que cette action de protestation est d'envergure nationale. Elle a concerné, selon les grévistes, 37 000 adhérents au Snapap du secteur des finances qui, par leur nombre, ont éclipsé les syndicalistes de l'UGTA, qui connaît ces derniers jours une saignée importante dans ses rangs.