Le secteur des finances risque d'être perturbé dès la semaine prochaine. Quelque 80 000 travailleurs, tous services confondus, menacent d'investir le terrain en guise de protestation contre la sourde oreille affichée par le ministère. Pour trancher sur la forme de cette action, la Fédération nationale des travailleurs des finances (FNTF), relevant du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), réunira demain à Alger son conseil national en session extraordinaire, a affirmé Nacer Laslaâ, président de cette instance syndicale qui a souligné que «80% des travailleurs sont pour la grève». Lors du point de presse qui sera animé cette semaine par les représentants des cette corporation, de plus amples détails sur la modalité et le timing de cette grève seront annoncés. «Il est fort probable de décréter cette grève à partir de la semaine prochaine», a indiqué Djilali Hamrani, chargé de communication auprès du Snapap. Les quelque 80 000 travailleurs répartis sur différents services (impôts, cadastre, Trésor) ayant manifesté le 20 avril dernier pour réclamer la satisfaction d'une plateforme de revendications, fustigent la réaction «passive» du département de M. Benkhalfa qui fermerait, selon le responsable syndical contacté hier, les canaux de dialogue entre les deux parties. «Le ministère ne voulait pas dialoguer avec nous», tranche notre interlocuteur avant de critiquer la gestion opaque de la tutelle. Et d'enchaîner sur le même registre, en soulignant que la plateforme de revendications «n'a pas bougé d'un iota». Les 80 000 employés du secteur des finances, qui ont mis sur le tapis une plateforme de revendications, renouent donc avec la protestation après une période de répit. Parmi les points soulevés, le responsable syndical évoque, entre autres, la révision du statut particulier des travailleurs exerçant dans différents services, la promotion de tout salarié ayant 10 ans d'expérience et plus, outre l'octroi de gratifications dont une prime spéciale de 30% pour l'ensemble des travailleurs sans exception. Ils réclament également une augmentation de 5% de la prime de rendement. «Nous exigeons une augmentation de 40% au lieu de 35%», précise le président de la FNTF qui insistera sur une intégration des corps communs et ouvriers professionnels dans les corps techniques, des informaticiens ainsi qu'une titularisation pour tous les contractuels.