La commune de Bouzaréah fait face à de nombreux problèmes. Ses routes excavées, pour l'exemple, tranchent avec les maisons coloniales coquettes mais déglinguées. « Notre commune, de plus de 69 000 habitants, n'est pas riche, sans qu'elle se soit endettée pour autant », révèle M. Djider, président d'APC. Les quelque 12 milliards de centimes d'enveloppe budgétaire, dont la seule masse salariale prend plus de 10 milliards, ne lui suffisent pas, se plaint-il. A un moment, le torchon a brûlé entre l'exécutif communal et les associations de quartier. Celles-ci reprochent au premier le fait que les procédures de passation des marchés ne soient pas respectées. C'est ainsi qu'une association de l'Oued Orange est montée, il y a peu, au créneau. De ce remue-ménage, la presse s'en est, d'ailleurs, faite l'écho. Chose qui n'a pas trop plu au premier magistrat de la commune. La cause de cette agitation concerne le revêtement de la chaussée de ladite cité. « Après un sit-in des résidents le 7 octobre 2005, le projet a été débloqué à la mi-octobre. Et ce n'est qu'au début du mois de décembre que l'entrepreneur décide d'engager les travaux de réalisation », a indiqué le représentant des habitants. Selon lui, il y aurait eu une intention de réaliser le projet en l'absence de l'instance de contrôle, le laboratoire des travaux publics (LTCP) en l'occurrence. L'instance en question, ajoute-t-il, a pu faire son travail, suite aux sollicitations des citoyens, « en établissant un PV dans lequel des réserves ont été consignées ». Ces dernières n'ont toujours pas été levées, a-t-il insisté. Le maire s'explique et trouve que les arguments du comité ne sont pas convaincants. « Nous avons une convention avec le laboratoire des travaux publics. Un PV a été établi avec le laboratoire le 4 novembre. Par la suite, un ordre de service d'arrêt des travaux a été notifié à l'entreprise en décembre 2005. Les intempéries en sont la raison. Les travaux reprendront après les intempéries », se défend M. Djider. Par ailleurs, pour notre vis-à-vis, les résidants de ces lotissements, qui sont organisés pour une partie dans le cadre de promotions immobilières ayant vu le jour, pour certains au début des années 1980, ne se sont pas conformés aux dispositions de l'ordonnance 92/76 régissant les promotions immobilières. La promotion immobilière CICB la Bruyère comprend à elle seule plusieurs lotissements. « Les résidants doivent, suivant la lettre de l'ordonnance, participer au financement de ces projets à hauteur de 50%. La commune y contribue dans la limite de ses moyens. Un montage financier est recommandé, car nous ne pouvons financer avec nos moyens dérisoires tous les projets », insiste M. Djider. Projets inscrits Des avis d'appel d'offres pour la réalisation des équipements publics ont été lancés le 20 février dernier. Ainsi, des travaux de revêtement de la chaussée du quartier parc Miremont, la construction de chaussées ainsi que des trottoirs et des avaloirs dans les quartiers Mohamed Louda, Beauséjour et Bouhamam sont prévus. Des sociétés sont, également, sollicitées pour le renforcement de la chaussée et la pose de bordures au quartier la Fontaine. La cité El Idrissi et celle de Valaures ne sont pas en reste. L'opération de bitumage de leurs routes est programmée. Un collecteur d'assainissement à Valaures ainsi qu'un réseau d'AEP seront réalisés au quartier El Idrissi. La réalisation de l'éclairage public est prévue, entre autres, à Beauséjour, Laroussi, Bouskoul, Bouhamam. Les citoyens trouvent, quant à eux, que la qualité des ouvrages laisse souvent à désirer. Les sociétés ne sont pas regardantes quant à la consistance des ouvrages publics. Le cas de Oued Orange est symptomatique de ce laisser-aller des instances locales qui perdure, s'indignent-ils. Ayant connu des péripéties pendant plus de 15 ans, le projet des logements de la formule APC/CNEP connaîtra, selon M. Djider, son dénouement. Les 352 logements sont pris en charge par Cosider/Promotion. L'élu a estimé à 400 millions de dinars le coût global du projet. Les attributaires, dont les dossiers sont au niveau de la CNEP et qui ont bénéficié de décisions d'attribution de logements que leur ont délivrées les deux DEC ainsi que l'équipe passée, seront régularisés, indique M. Djider. Il dira qu'une première étape verra « le règlement de la situation juridique actuelle du projet. Une fois celle-ci résolue, une commission mixte comprenant la commune, le maître d'œuvre et Cosider, maître d'ouvrage, sera mise sur pied. L'entreprise prendra sur elle les factures en instance de payement qui s'élèvent à 17 millions de centimes. Il est à noter que 600 millions ont été déjà payés par la CNEP ». Deux projets de 200 et 90 inscrits dans le cadre des logements sociaux participatifs (LSP) seront lancés incessamment. « Les services de la commune ont transmis, relève M.Djider, quelque 5440 dossiers de demande de logements sociaux à la wilaya déléguée. » Le problème du vieux bâti se pose avec acuité dans la commune de Bouzaréah, insiste l'élu. Ses services ont recensé, sur instruction de la wilaya, 111 logements précaires, dont 28 seulement au centre-ville. Aussi, la « bidonvilisation » touche cette commune. Le plus grand bidonville reste celui de Bousmaha, informe le maire. « Un recensement a fait apparaître l'existence de pas moins de 540 familles. Pour les besoins de la scolarité de leurs enfants, elles ont un registre dans le service de l'état civil », explique M. Djider. Par ailleurs, 70 étals ont été achetés par la commune pour, estime M. Djider, enrayer le commerce informel. Les heureux bénéficiaires seront les commerçants qui ont vu leurs étals disparaître avec l'incendie de l'ancien marché. « L'étude de sol est en cours pour la réalisation des 100 locaux commerciaux », indique notre interlocuteur. Pour prendre en charge, en outre, le problème de l'hygiène, une convention a été signée en 2005 avec la SNVI pour l'acquisition de deux camions de 7 tonnes chacun. L'entreprise NetCom, quant à elle, ne dispose pour toute la commune que de 2 camions. Elle fonctionne également avec le personnel de la collectivité locale, s'emporte M. Djider. « Nous comptons ouvrir le créneau de la collecte des ordures ménagères, l'hygiène au privé. La décision d'attribution provisoire de la concession a été formulée le 21 décembre 2005 », conclut le maire.