De sa naissance à Guenzet, en 1904, jusqu'à sa mort, en 1939, Arezki Kehal aura connu une vie intense consacrée à la lutte contre les vicissitudes de la vie, mais aussi contre l'oppresseur. Nourri aux valeurs patriotiques inculquées par sa famille de l'école coranique, Arezki s'éveilla très tôt au drame colonial et ses conséquences qui ont plongé le peuple algérien dans la misère et la désolation. Très jeune, Arezki embrasse l'action politique, que ce soit avec les travailleurs algériens en France, où il adhère aux thèses de l'Etoile Nord-africaine (ENA), avec de grands militants, tels Amar Ilmache, Belkacem Radjef et d'autres. Il participe à la publication du journal El Oumma, organe par lequel ils diffusent leurs idées dans le milieu ouvrier en France. Membre du Bureau politique, président du Comité central, trésorier, il assura toutes ses fonctions avec intelligence et compétence. En 1937, il est l'un des membres fondateurs du PPA, qui succède à l'ENA. Quand Messali se rendit en Algérie en juin 1937, on confia à Kehal la direction du parti en France. Après l'arrestation de Messali, Arezki se rend à Alger en juin 1937, où lui fut confiée la direction du parti, aidé par Mohamed Guenaneche. Les deux hommes sont à l'origine du premier numéro d'Ach Chaâb. En 1938, Arezki est arrêté avec Filali Mbarek, Lakhdar Hayouani, Mohamed Guenaneche et sont emprisonnés à Barberousse. Le PPA passe en jugement pour la seconde fois : les militants sont condamnés à 1 an de prison ferme avec privation des droits politiques. Seul Arezki en échappe en raison de sa maladie depuis 6 mois. Le 18 avril 1939, Arezki décède à l'hôpital civil de Mustapha, après 6 mois d'atroces souffrances et 14 mois d'emprisonnement. Après lui avoir rendu visite, Guenaneche dit qu'il n'était plus qu'«un amas d'os». La Fédération d'Alger du parti décide de lui organiser des obsèques grandioses. Plus de 15 000 personnes ont assisté à la mosquée Sidi M'hamed à la prière et à l'oraison funèbre. Sa dépouille a été déposée au domicile du grand militant Cheikh Ahmed Bouda, au boulevard Cervantès, à Belcourt. Il fut transporté à Guenzet, selon les vœux de sa famille. C'est toute la population de Guenzet et des villes et villages avoisinants qui l'attendaient pour lui rendre un dernier hommage. Arezki Kehal est ainsi le premier martyr du PPA. C'est le premier à avoir eu des obsèques nationales et dont le cercueil fut recouvert de l'emblème national…