Les prix du pétrole poursuivaient leur léger repli hier en cours d'échanges européens, lestés par des prises de bénéfices après que les cours aient franchi brièvement la veille, pour la première fois depuis l'automne, le seuil symbolique des 50 dollars le baril. Vers 10h GMT (12h à Paris), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 49,04 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en repli de 55 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 40 cents à 49,08 dollars. Après deux mois et demi qui ont vu les cours quasiment doubler de valeur, le seuil des 50 dollars a été dépassé à mesure que les investisseurs digéraient l'annonce, mercredi, d'une nette baisse hebdomadaire des réserves américaines de brut, qui a conforté la bonne disposition des marchés espérant une résorption de la surabondance mondiale. Les cours du brut n'avaient pas franchi cette barre depuis l'automne dernier et, surtout, avaient chuté jusqu'à 26-27 dollars, soit leur plus bas niveau depuis plus de 12 ans en janvier et février. Les cours du brent et du WTI sont ainsi montés respectivement jeudi jusqu'à 50,51 et 50,21 dollars le baril, au plus haut en plus de six mois et demi, avant de quelque peu reprendre leur souffle sur fond de prises de bénéfices. Le marché pétrolier a désormais en ligne de mire la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) le 2 juin à Vienne, «à laquelle il est de plus en plus impossible qu'un quelconque type de gel de la production soit mis en œuvre, non seulement parce que c'est logiquement impossible de toute façon, mais parce que les prix du pétrole ont progressé de 80% depuis leurs plus bas de janvier». De nombreux observateurs se montraient sceptiques sur la capacité des prix à se maintenir durablement au-dessus des 50 dollars le baril, un seuil de rentabilité qui pourrait encourager un certain nombre de producteurs de pétrole de schiste américains à relancer leurs activités mises à l'arrêt en raison de la faiblesse des cours.