Abdelkrim Tazaroute est l'un des plus grands critiques de cinéma en Algérie. Il a, durant les années 80' et 90', assuré la couverture de nombreux festivals de cinéma en Algérie et à l'étranger. Les éditions Rafar viennent d'éditer un très intéressant livre sur le cinéma algérien. Ecrit par le journaliste-écrivain Abdelkrim Tazaroute, cet ouvrage intitulé Cinéma algérien, des films et des hommages, peut s'avérer incontournable pour tous ceux qui s'intéressent au cinéma algérien. Incontournable, car il ramasse pratiquement presque tout ce qu'il y a à savoir sur le 7e art en Algérie. A travers la dense filmographie algérienne qu'il revisite, ce livre documenté de près de 300 pages (comme le dit l'auteur lui-même) «rend d'abord un hommage vibrant aux cinéastes et comédiens qui ont contribué à créer le cinéma algérien, à le rendre visible et à le promouvoir à travers le monde, voire carrément à l'inscrire au panthéon de l'histoire du cinéma mondial avec la Palme d'or décrochée en 1975 au Festival de Cannes par Chroniques des années de braise de Mohamed Lakhdar Hamina». Abdelkrim Tazaroute a décidé aussi d'écrire Cinéma algérien, des films et des hommages pour prouver qu'il existe bel bien un cinéma algérien. Et il le fait bien. Pas étonnant : Abdelkrim Tazaroute est l'un des plus grands critiques de cinéma en Algérie. Il a, durant les années 80' et 90', assuré la couverture de nombreux festivals de cinéma en Algérie et à l'étranger. Fort de son expérience, il a été membre de la commission du Fdatic et plusieurs fois président et membre du jury. Il est également été l'auteur de trois documentaires et d'un court métrage-fiction. Notre confrère est, par ailleurs, l'auteur de trois ouvrages qui ont connu un grand succès en librairie : Guerouabi ou le triomphe du chaâbi ; Lamari, le ténor de La Casbah et Elles, des voix algériennes. Dans ce troisième ouvrage destiné au patrimoine musical algérien et préfacé par Khalida Toumi, on y trouve 23 portraits d'artistes féminines décrites de manière originale et singulière. L'auteur de ce beau livre explique dans un entretien accordé en 2013 à la presse que toutes ces dames renvoient à des séquences de sa vie et que le tout donne un film de la vie, de l'Algérie, car il y a aussi l'histoire de l'Algérie qui se dessine en filigrane à travers ces portraits. Exemple de Fadila D'ziriya, qui figure dans ce livre. Au début, ce n'était pas la chanteuse qu'on connaît. Ce qui l'attirait en elle, dit-il, c'était le port altier qu'elle avait. «Pour moi, c'était l'Algéroise typique avec sa tenue. Elle portait fièrement le karakou, le khit el rouh. C'était l'image de l'Algérienne type par opposition à l'Européenne. Bien sûr, c'était aussi la chanteuse», explique-t-il. Pourquoi avoir choisi celle-ci et pas d'autres ? Abdelkrim Tazaroute indique que ce sont «des femmes qui se démarquent chacune dans son genre». «Chacune a dans son parcours une originalité, a mené à sa manière un combat, moderne, libérateur. Ces dames ont mené un combat. Prenez-les de la première jusqu'à la dernière, elles ont toutes mené un combat», argumente-t-il. Avec Cinéma algérien, des films et des hommages, Abdelkrim Tazaroute a su montrer une nouvelle fois combien la culture algérienne est belle et riche.