D'après Djouad Bourkaib, directeur général de la Sécurité sociale au ministère de l'Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale, la solution engagée lors de cette tripartite de supprimer la retraite sans motif et sans condition d'âge était une véritable nécessité. S'exprimant sur les ondes de la Radio nationale, l'invité hier de la rédaction a motivé cette décision par le nombre important de travailleurs qui partent en retraite avant l'âge de 60 ans. Selon lui, leur nombre s'élève à 830 000 travailleurs/an. «Ces départs engendrent des pertes de cotisations et de compétences professionnelles et ne sont en rien générateurs d'emplois, comme on tend à le faire croire, indique-t-il. Pis encore, ces départ présentent un véritable danger pour la stabilité du système de retraite.» Djouad Bourkaib rappelle que la suppression de cette option de départ en retraite sans condition a longtemps fait l'objet de débats auxquels il est temps de mettre un terme. Confirmant solennellement que la Caisse connaît de sévères problèmes financiers, Djouad Bourkaib les met sur le dos de ces employés qui partent en retraite avant 60 ans, causant ainsi une rupture dans la continuité du financement de la retraite, dont le principe fondamental est la solidarité intergénérationnelle. «Le départ précoce de ces employés veut systématiquement dire qu'il n'y aura plus de cotisations de leur part mais surtout qu'ils vont bénéficier de versements à leur profit de pension de retraites pendant une durée plus longue par rapport à ceux qui sont sorti à l'âge de 60 ans», ajoute-t-il. Et d'expliquer que ce type de départ, appelé «retraite anticipée», est toujours de vigueur mais dans des cas bien précis. Désormais pour en bénéficier, il faut que l'employé ait perdu son emploi pour des raisons économiques en situation de longue maladie. Les travailleurs victimes d'invalidité, d'accidents du travail ou de maladies professionnelles y ouvrent aussi droit. Hormis ces cas, tout travailleur n'a droit à la retraite qu'après l'âge de 60 ans.