A chaque Ramadhan, les familles algéroises renouent avec les sorties nocturnes. Centre d'Alger, 22h passées, sans voitures, avec des familles, des enfants et de la musique. Telle était l'image offerte à des milliers d'habitants et de visiteurs qui n'ont pas manqué d'apprécier une sahra ramadanesque, la première du genre. En fait, vendredi après le f'tour, les principales rues et placettes d'Alger-Centre ont été transformées en un énorme manège pour enfants et un espace de détente, de danse et de balade pour piétons. Les citoyens se sont réapproprié la voie publique, au grand bonheur des familles, nombreuses à sortir prendre l'air, faire du shopping, consommer une glace ou tout bonnement voir les enfants jouer. «Tout le monde était dans la rue. Je suis sortie pour faire plaisir à mes enfants. Leurs amis du bâtiment étaient venus avec leurs parents, alors je ne pouvais pas les priver de ce plaisir», raconte une jeune maman. Pour les familles, cette initiative est plus que louable, d'autant qu'elle tombe à point nommé en cette journée exceptionnellement caniculaire. Selon des affichages dans différents endroits de la capitale, la wilaya d'Alger a décidé que pendant le mois sacré du Ramadhan, chaque vendredi soir sera sans voitures à Alger-Centre, ses rues principales seront reversées uniquement aux piétons. Les rues concernées sont Didouche Mourad, Larbi Ben M'hidi, de la place Audin jusqu'à la Grande-Poste. Il faut dire qu'aux environs de minuit, cet espace s'avère exigu face à l'énorme affluence des familles. Outre les aires de jeu, des DJ, des troupes d'artistes et de karkabou sont au rendez-vous. Des jeunes et des personnes plus âgées en profitent pour se déhancher au rythme de musiques de tous genres, dans une ambiance bon enfant. Même au niveau de la station métro de Tafourah, une scène a été dressée et des chanteurs avaient réussi à susciter l'intérêt des usagers qui se sont rassemblés pour écouter des chansons interprétées avec brio par de jeunes artistes. Ainsi, Alger qui était en fête toute la nuit a plu aux grands et surtout aux petits. En fait, les manèges, les jeux et autres moyens de divertissement mis à leur disposition étaient pris d'assaut jusqu'aux premières lueurs annonçant l'approche du s'hour. Si les présents étaient unanimes quant à la réussite de cette première nuit sans voitures, de nombreux citoyens n'ont pas manqué de relever leur satisfaction concernant le climat de quiétude et de sécurité ayant prévalu. Bien que peu visibles, les services de police étaient présents et veillaient scrupuleusement à la sécurité des citoyens. «Ce serait judicieux d'organiser des nuits animées et familiales au centre-ville, même après le Ramadhan. Pourvu que la sécurité soit garantie», propose un citoyen, estimant qu'il est temps d'apprendre aux Algérois à sortir la nuit, durant les autres mois de l'année.