La 3e édition d'Ethical Fashion Show, salon de mode éthique, s'est ouverte, samedi dernier, à Paris, pour présenter la création éthique mondiale, suscitant ainsi des débouchés commerciaux pour les exposants. Soixante créateurs de mode ont partcipé durant 4 jours à ce salon de la mode éthique au Tapis Rouge, ancien grand magasin du Xe arrondissement reconverti en centre de conventions et de réceptions. Les créateurs sont venus de plus d'une vingtaine de pays du Nord comme du Sud parmi lesquels la Mongolie, la Thaïlande, le Cambodge, l'Inde, Madagascar, le Nigeria, le Mozambique, le Sénégal, le Brésil, l'Argentine, le Chili et le Pérou. Le salon en question a proposé plusieurs défilés, tables rondes et films. Ethical Fashion Show entend « prendre en compte les préoccupations grandissantes du public » en matière de consommation éthique, donner à réfléchir mais aussi « inspirer et faire rêver en prouvant que la mode peut être belle et bonne », ont expliqué les organisateurs. Créé par une ancienne styliste et publicitaire, Isabelle Quéhé, il se veut un salon de mode, loin de toute image poussiéreuse, baba ou ethnique. La mode présentée a été avant « solidaire » et « tendance » à la fois. Les designers participants ont désigné une charte de bonne conduite s'engageant à respecter lors de la réalisation de leurs produits (se conformer aux normes de l'Organisation internationale du travail, réduire l'impact environnemental, travailler avec les artisans locaux). « Pour l'ensemble des designers du Sud, montrer leur travail à Paris, c'est une ouverture. Ils n'ont pas forcément un public suffisant pour développer leur production dans les pays du Sud. L'idée est donc d'amener un maximum d'acheteurs et de trouver des réseaux de distribution », a expliqué Isabelle Quéhé. La première édition, qui remonte à novembre 2004, s'était tenue avec très peu de gens qui y croyaient, et avait réuni une vingtaine de créateurs. L'initiatrice de ce fashion reconnaît qu'elle a mis deux ans pour monter son projet. « L'idée d'organiser un défilé de mode éthique avait soulevé très peu d'enthousiasme dans le milieu de la mode », explique-t-elle. Le but de la première année était de faire connaître le salon aux journalistes. Quant à la deuxième année, une communication auprès des acteurs s'est opérée. L'année dernière, les acheteurs se sont manifestés en grand nombre, faisant un intéressant chiffre d'affaires. « On a fait un vrai travail de référence, de centrale d'achat », précise-t-elle. Il est à noter, par ailleurs, que les exposants paient une participation au salon qui bénéficie par ailleurs d'aides financières de divers partenaires privés et publics, dont la Délégation interministérielle à l'innovation, à l'expérimentation sociale et à l'économie sociale (DIIESES), la Ville de Paris, le Fonds social européen.