Issa Hayatou (70 ans) brigue un nouveau mandat à la tête de la Confédération africaine de football (CAF) qu'il dirige depuis 1988. La voie royale pour cet impénitent collectionneur de mandats. Ce sera son 8e mandat consécutif. Un record que nul ne pourra égaler à l'avenir. Il y a quelques jours, il a confirmé à ses proches sa volonté de se présenter comme candidat unique à sa propre succession prévue en 2017. Toutes les Fédérations africaines se sont empressées de lui apporter leur soutien. Aucun autre dirigeant africain n'osera se porter candidat contre lui. L'annonce officielle de sa candidature devrait se faire le 29 septembre prochain, en même temps que l'adoption des nouveaux statuts de la Confédération, en conformité avec ceux de la FIFA adoptés en février dernier dans la foulée du vaste programme de réformes initiées par la FIFA au lendemain du scandale qui a éclaté en mai 2015. Ainsi, le Camerounais coupe l'herbe sous les pieds d'éventuels candidats qui misaient, secrètement, sur sa maladie pour le doubler. L'homme de Garoua paraît totalement requinqué par la greffe qu'il a subie dans une clinique européenne en début d'année. Si sa santé le lui permet, il briguera deux autres mandats (8+4 ans) comme le précisent les nouveaux statuts de la FIFA. Il aura alors 82 ans. Les élections de 2017 seront une simple formalité pour Issa Hayatou, comme le clament sur tous les toits ses affidés qui, en coulisse, se chargent d'avertir «contre toute tentative de contrarier le Roi De Garoua». La menace est prise au sérieux par ceux qui caressaient le rêve de lui succéder à la faveur de sa maladie. Issa Hayatou est totalement retapé. L'homme aux 11 casquettes Il cumule plusieurs fonctions (président de la CAF, membre du CIO, vice-président senior de la FIFA, membre du comité exécutif de la FIFA, président de la commission finances de la FIFA, membre du comité d'urgence de la FIFA, membre de la commission femmes dans le sport, membre de la commission stratégique de la FIFA, président délégué de la commission d'organisation de la Coupe du monde de la FIFA…). Personne en Afrique ne peut le défier. Jacques Anouma (Côte d'Ivoire), qui a tenté cet exercice en 2012, l'a chèrement payé. Il a perdu sa place au Comex de la FIFA, et surtout le droit de briguer un mandat présidentiel depuis le fameux amendement concocté par la Fédération algérienne de football qui préconise : «Il faut être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF pour pouvoir se présenter», qui a définitivement enterré les espoirs de l'Ivoirien, vu qu'il était es-qualité membre du comité exécutif. Le seul vrai barrage qui se dressait sur sa route était l'article concernant l'âge. Le règlement (CIO, FIFA, CAF) précisait que nul n'a le droit de briguer un mandat électif à partir de 70 ans. Ce verrou a sauté au niveau des trois instances. En 2017, Issa Hayatou aura 71 ans. L'année 2016 a été bonne pour lui. Il a recouvré sa santé, la limite d'âge n'est plus d'actualité, primes et indemnités des élus dans les instances sportives ont très sensiblement augmentées. Toutes les raisons pour que les dirigeants en place gardent la main. Au bout, il y a un pactole non négligeable du tout. Tant au niveau de la CAF que de la FIFA. Qu'est-ce qui fait courir les seniors ? Certainement pas le plaisir de servir.