- Les 8 Zest balnéaires ont été créées il y a 28 ans. Où en est-on aujourd'hui ? Il est vrai que le projet d'aménagement des zones d'expansion et sites touristiques (Zest) à Tizi Ouzou a connu du retard. Le programme a buté notamment sur des problèmes de manque de bureaux d'études qualifiés pour ce genre de projet. Et il s'agit là d'un problème national qui ne touche pas uniquement la wilaya de Tizi Ouzou. Actuellement, on peut dire que les choses vont dans le bon sens. Je vous informe que les études d'aménagement des Zest de Zegzou et Abechar sont achevées. Les dossiers ont été transmis au ministère et, actuellement, on attend leur approbation. Pour ce qui est des quatre zones touristiques dont a la charge l'ANDT, en l'occurrence Belrouna, Djemâa n'Rbat, Feraoun et Tassalast, la première phase d'étude a été présentée le 9 mai dernier au ministère du Tourisme. On est confiant quant à la seconde phase qui devrait être prête d'ici le mois de juillet prochain. Après cela, le plan pourra être soumis pour approbation. Donc, normalement, les choses s'améliorent afin de permettre aux investisseurs de mettre en place leurs projets. Pour ce qui est de l'attribution des lots à l'intérieur de la zone de Sidi Khlifa, 16 sur les 25 lots seront affectés prochainement, en attendant la suite de l'opération. - Des investisseurs déplorent des blocages dans leurs démarches. Que fait l'Etat pour encourager les opérateurs dans ce secteur ? Il faut savoir que dans le secteur du tourisme, ce n'est plus l'Etat qui investit, mais le privé. L'Etat n'est là que pour accompagner les porteurs de projets. Les pouvoirs publics assurent les facilitations, le suivi et l'allégement des procédures administratives. Mais, parfois, l'investisseur peut faire face à d'autres difficultés qui empêchent l'aboutissement de son projet. Je vous citerai l'exemple du permis de construire. C'est un problème récurrent ici à Tizi Ouzou. Nous avons recensé des projets pour lesquels un accord de principe a été accordé par la commission ministérielle, ce qui, normalement, aboutit à la délivrance d'un permis de construire. Sauf que, parfois, la décision de la commission ministérielle est remise en cause au niveau local. Nous avons recensé pas moins de 35 investisseurs, dont plusieurs à l'intérieur des Zest, ne parvenant pas à obtenir un permis de construire. Le ministre a d'ailleurs interpellé le wali de Tizi Ouzou à ce sujet et des réunions sont envisagées très prochainement dans ce sens avec les autorités concernées afin de se pencher sérieusement sur la question. Nous œuvrons à lever les blocages au niveau local.
- Des oppositions sont apparues récemment, notamment à Ighil M'hand. Comment pensez-vous gérer ce problème ? Il faut dire que c'est plus une question d'incompréhension. Les villageois ont peur pour leur village, croyant que le projet d'aménagement de la Zest se fera au détriment de leurs habitations. Alors que ce n'est pas le cas, puisqu'on ne va pas toucher aux terres des Zest situées en dehors des terrains aménageables. Par contre, à l'intérieur de cette surface aménageable, la loi est claire. Il y aura expropriation, suivie bien évidemment d'indemnisation. Mais il est vrai, les citoyens qui disposent d'un bien à l'intérieur de la Zest s'inquiètent. Et cela est compréhensible. J'ai d'ailleurs reçu, à plusieurs reprises, des citoyens pour ce même problème. Je leur ai expliqué les dispositions de la loi. Ils ne peuvent ni modifier ni vendre leur habitations situées à l'intérieur des zones d'expansion touristique. Cette situation donne lieu à la prolifération des constructions illicites. Ce sont tous ces inconvénients qui expliquent la réticence des citoyens. C'est pour éviter tout cela que la direction a pris l'initiative de faire des opérations d'assainissement du foncier touristique et nous avons demandé d'extraire les parties habitées des zones réglementées. Une manière de redonner au citoyen le droit de jouissance de ses terres. Nous avons sollicité l'ancien et l'actuel wali et nous avons adressé des écrits au ministère du Tourisme et de l'Artisanat, en janvier 2015, puis dernièrement au mois de mars. Nous attendons la réponse du ministère. Il faut par ailleurs savoir que s'il y a expropriation, il y aura automatiquement indemnisation. - En plus des Zest balnéaires, des zones de montagne sont prévues à Tizi Ouzou. Le projet est-il maintenu ? Pour le tourisme de montagne, nous avons retenu quatre zest. Ce sont des zones dont le choix de terrain a été fait, la délimitation aussi, mais qui attendent toujours la création par décret. On a ciblé les régions d'Azrou n'Thor (commune d'Iferhounène), Tizi Ouadjaboub (commune de Bounouh), Tala Guilef (commune de Boghni) et Yakouren.