Au mois de mars dernier, l'on se rappelle les échauffourées qui avaient éclaté dans la cité Innara à Béchar, entre habitants et migrants subsahariens. Des incidents qui n'avaient pas moins fait réagir la LADDH, qui s'est dite «préoccupée par la répétition de ces actes (…) et les risques de développement d'une xénophobie et d'un racisme dans un pays qui en a beaucoup souffert et qui sont une injure aux valeurs humanistes universelles professées par les militants du mouvement national algérien et de l'indépendance». Une déclaration qui renseigne sur la justesse d'une ONG qui milite pour la défense et la promotion des droits de l'homme en Algérie et dans le monde, au même titre d'ailleurs que le CRA, qui s'échine à abréger la détresse et apporter assistance aux migrants subsahariens et autres déplacés syriens notamment. Bien que les pouvoirs publics aient mis en place des centres d'accueil pour assurer leur prise en charge dans des conditions humanitaires, on voit ces familles fuyant leur pays déambuler à travers les rues de la cité. Chaque jour que Dieu fait, on les voit un peu plus improviser des campements de fortune, au pied d'un immeuble, devant la porte d'une mosquée, squattant un pan de trottoir et même s'infiltrant dans la circulation automobile particulièrement au niveau des embouteillages et autres points noirs du trafic routier en quête de quelque obole. Loin de nous l'idée de brusquer ces traîne-misère qui, flanqués d'une marmaille souffreteuse, se sont vu astreints à «avaler» des milliers de kilomètres avant d'atterrir sur un sol et sous un ciel plus cléments pour quémander quelques becquées dans la rue. Dure et amère réalité... Mais écrivons tout haut ce que d'autres pensent tout bas, à défaut de faire semblant de fermer l'œil : la scénographie de ces gens, qui s'ajoute à celle des mendiants faisant la manche et autres SDF qui occupent depuis des lustres les arcades des avenues, rues et ruelles de la capitale, serait-elle la panacée à même de soulager ces migrants subsahariens qui traînassent leur détresse à travers la cité, surtout en ce mois béni de Ramadhan ? Serait-il moins judicieux pour les autorités locales ou les ONG de leur aménager des campements décents. Dans mon seul quartier, chaque matin, le trajet que je parcours «s'enrichit» au fil des jours de familles subsahariennes venant apponter sous quelque balcon. Cela n'est pas sans provoquer un haut-le-corps lorsque le quidam croise la dèche de ces êtres humains qui tendent la sébile. Nos semblables. Faut-il se montrer du reste indifférent sur le sort de ces migrants ? Ou leur offrir la logistique, le gîte et le couvert, en évitant de les laisser choir dans la foule indifférente qui défile sans fin devant leur détresse ?