Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a réussi à récolter des engagements de souscription à l'emprunt obligataire national pour un montant de 150 milliards de dinars. Lors d'une soirée de mobilisation organisée, mardi, à l'hôtel El Aurassi à Alger conjointement avec l'UGTA et le patronat, le président du FCE, Ali Haddad, a expliqué que son organisation a pris cette initiative du fait que le lancement de cet emprunt répond à une proposition que le FCE avait lui-même préconisée dans son plaidoyer «Pour l'émergence de l'économie nationale», qui a été remis aux autorités en juillet 2015. «Il est donc tout naturel que notre association s'implique activement à l'effort national de mobilisation autour de cette opération pour contribuer à son succès», a-t-il précisé. Il a fait savoir à cet effet que son entreprise, l'ETRHB, a pris, à elle seule, un engagement de 4 milliards de dinars. «Le montant de 10 milliards de dinars initialement visé rien que par les membres adhérents du FCE a été largement dépassé», a précisé encore Ali Haddad. Pour lui, la réussite de cet emprunt obligataire national est déterminante «pour permettre, dans cette conjoncture difficile que traverse notre pays, de maintenir un volume d'investissements suffisant pour avoir un taux de croissance soutenable et préserver la production et l'emploi». Et d'ajouter : «L'adoption d'un nouveau régime de croissance et les grands défis de l'émergence de l'économie nationale et de sa diversification nous commandent de mobiliser toutes les énergies nationales et, d'abord, toute notre épargne dormante.» La soirée organisée par le FCE a vu la participation de plus de 400 personnes représentant le monde des affaires, des entreprises privées, mais aussi du secteur public. Représentant les entreprises adhérentes à l'Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), le PDG du groupe public de BTP Cosider, Lakhdar Rakhroukh, a insisté à ce propos sur la nécessité de l'implication des sociétés nationales dans cette opération de collecte de fonds pour la croissance économique, précisant que «la croissance et le développement économiques du pays ne sont pas de la seule responsabilité des pouvoirs publics». Pour sa part, Boualem Djebbar, président de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), a indiqué que le principal atout que présente l'emprunt national pour les entreprises est le fait que «les titres obligataires sont cessibles et peuvent être donnés en garantie pour des crédits bancaires». De son côté, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a lancé un appel au monde des travailleurs pour «contribuer à la réussite de cette opération qui constitue une alternative réelle à l'endettement extérieur». Selon une source financière citée il y a quelques jours par l'APS, l'emprunt obligataire de l'Etat a permis de drainer un montant de près de 251 milliards de dinars depuis son lancement en avril dernier. La quasi-majorité de ces souscriptions a été enregistrée au niveau des agences bancaires et des compagnies d'assurances, alors que les trésoreries des wilayas ont collecté une part infime de l'ordre de 1%, a ajouté la même source. Interrogée sur la cadence des souscriptions, cette source estime que ce niveau de fonds collectés constitue un «bon départ» et que dans le cas d'un maintien du même rythme durant les prochains mois, le bilan final devrait être appréciable.