A la faveur d'une offensive lancée le 12 mai pour reprendre Syrte à l'EI, les forces du GNA sont entrées le 9 juin dans la cité et assiègent depuis les terroristes de Daech. Les Libyens n'auront peut-être pas besoin d'une seconde intervention occidentale pour se débarrasser des terroristes de Daech. Près de deux mois après le lancement de l'offensive pour récupérer la ville de Syrte, les forces du gouvernement d'union nationale commencent à voir le bout du tunnel. Elles ont lancé, vendredi, ce qui apparaît comme la dernière offensive contre l'organisation terroriste. Leur principal objectif est de prendre d'assaut le centre des conférences Ouagadougou. Ce lieu semble être le QG de la filiale libyenne de Daech. Mais avant d'en arriver là, les forces libyennes ont dû batailler pour prendre le contrôle du bloc résidentiel 700, un quartier stratégique situé au sud-ouest du centre-ville de Syrte. Cela n'a pas été facile. Pour que la situation se débloque, il a fallu que les hommes au sol soient appuyés par des avions de combat libyens. Ces derniers avaient pour mission de cibler les snipers, très nombreux dans le quartier qui compte plusieurs immeubles. Cachés dans les maisons, les combattants de l'EI ont également disséminé des explosifs. Depuis le début de l'offensive, près de 200 membres des forces loyales au GNA ont été tués et des centaines blessés, selon des sources médicales. Le bilan global des pertes terroristes n'est pas connu. Maintenant, la voie est visiblement dégagée pour atteindre le centre de conférences Ouagadougou. Les éléments de Daech profitent des souterrains et des abris anti-aériens de l'EI. Selon la chambre des opérations militaires, des combats ont déjà eu lieu vendredi après-midi à l'intérieur du site. Le centre Ouagadougou est le dernier bâtiment d'importance contrôlé par les terroristes. Jusqu'à la semaine dernière, le plan militaire était d'assiéger l'organisation Etat islamique jusqu'à la pénurie de munitions. Cette offensive d'envergure laisse présager un changement de stratégie. Des photos diffusées par le centre de presse du gouvernement d'union montrent des membres des forces de Tripoli avancer à pied, rue par rue, dans le quartier résidentiel jusque-là contrôlé par l'EI. A la faveur d'une offensive lancée le 12 mai pour reprendre Syrte à l'EI, les forces du GNA sont entrées le 9 juin dans la cité et assiègent depuis les terroristes de Daech. Les forces du gouvernement d'union ont toutefois été ralenties par la forte résistance des terroristes qui mènent des contre-attaques, notamment des attentats-suicide à la voiture piégée. L'EI avait profité du chaos dans lequel était plongée la Libye depuis le renversement de Mouammar El Gueddafi pour s'emparer de Syrte en juin 2015. Le nombre de combattants du groupe Etat islamique en Libye n'atteindrait que 1000 à 1500. Le chiffre a été avancé la semaine dernière par une source gouvernementale française qui estime, par ailleurs, que le nombre des éléments de Daech en Libye a été surestimé. «L'estimation était un peu haute. Il y a 1000 à 1500 combattants de Daech dans Syrte. Il n'y en a quand même pas 3000 qui sont partis», a souligné la même source. Des services étrangers, notamment américains, ont évalué entre 5000 et 8000 le nombre de combattants de l'EI en Libye. Selon la source française citée, les terroristes de l'EI ne refluent par ailleurs pas vers le sud du Sahel alors que l'étau des forces progouvernementales se resserre autour d'eux à Syrte (450 km à l'est de Tripoli). «On ne sent pas de bascule du centre de gravité de Daech dans le sud de la Libye. Nous n'avons rien noté de particulier, pas de menace immédiate», relève-t-on. Des Soudanais repartent vers le Darfour, une région de l'ouest du Soudan ravagée par les violences, d'autres, dont des Tunisiens, vers l'ouest de la Libye, ajoute-t-on de même source. L'opération menée actuellement par le gouvernement de Fayez El Sarraj pour débarrasser Syrte de l'EI prouve que les Libyens peuvent s'en sortir par eux-mêmes.