Combats n Les forces pro-gouvernementales libyennes avançaient prudemment hier dans Syrte, rue après rue, pour éliminer les snipers et désamorcer les engins explosifs des groupes djihadistes. Après avoir rapidement progressé dans leur offensive pour reprendre cette ville du Centre-Nord, les forces fidèles au gouvernement d'union nationale (GNA) peinent depuis dimanche à avancer dans la zone résidentielle où sont retranchés les djihadistes, selon des sources pro-GNA. Soutenues dans leur opération par l'aviation et l'artillerie lourde, les troupes du GNA se trouvent désormais aux entrées de cette zone de 5 km2 qu'elles assiègent et qui s'étend du centre de la ville côtière jusqu'à la mer, au nord. Face aux francs-tireurs déployés sur les toits et aux engins explosifs disséminés, les forces pro-GNA se déplacent avec prudence, que ce soit dans les rues ou en entrant dans les maisons dans lesquelles se cachent parfois les djihadistes. «Nous avançons mais nous prenons garde. Il n'y a pas d'affrontements violents aujourd'hui à Syrte», a dit un membre de la cellule spéciale chargée des opérations contre l'EI. «Ce qui compte c'est que nous essayons d'avancer». L'une des principales armes des jihadistes est l'attaque suicide : dimanche, trois attentats-suicides à la voiture piégée ont fait un mort et quatre blessés parmi les forces loyalistes. «Nous allons continuer à avancer malgré les difficultés», a lancé l'un des miliciens pro-GNA. Hier soir, des accrochages ont opposé ces miliciens à des djihadistes à la lisière ouest d'une zone résidentielle de Syrte. Les djihadistes ont essuyé «des pertes considérables en hommes et en armement» tandis que dix miliciens ont été blessés, selon la page Facebook de l'opération anti-EI. L'un des principaux objectifs des forces du GNA est l'imposant centre de conférences Ouagadougou, où l'EI a installé son QG et centre de commandement. Selon des sources médicales, 140 membres des forces pro-GNA sont morts et plus de 500 blessés depuis le début, le 12 mai, de l'offensive pour reprendre Syrte. L'opération anti-EI est placée par le GNA sous un commandement conjoint basé à Misrata, à 200 km à l'ouest de Tripoli, à mi-distance entre la capitale libyenne et Syrte. Elle est composée par des milices fortement armées implantées dans des villes de l'Ouest, principalement celles de Misrata qui sont les mieux armées avec des avions Mig et des hélicoptères d'attaque. La lutte contre l'EI n'a d'ailleurs été véritablement lancée qu'après l'installation à Tripoli le 30 mars du GNA qui, après avoir été reconnu par la communauté internationale comme la seule autorité légitime, a progressivement reçu le soutien des milices. Avant de parvenir à Syrte à partir de plusieurs axes et d'y entrer le 8 juin, les pro-GNA ont reconquis plusieurs localités, casernes et installations aux djihadistes.