A l'ère des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, mais aussi des nouvelles formes et méthodes de discrimination, la jeune génération de militants pour les droits des femmes semble amorcer un renouveau dans la lutte pour les libertés, selon un format plus adapté à ses revendications et ses moyens. C'est ce qui a été relevé, mercredi, lors d'une rencontre débat sur le féminisme, organisée au siège de l'Afepec, par le collectif des Jeunes pour la citoyenneté et l'égalité entre les femmes et les hommes. La rencontre a commencé par la projection du film documentaire «La dernière vague du féminisme?» réalisé par Anne Caroline Jambaud et Guillaume Tanhia. Les différents intervenants ont souligné les spécificités du combat des femmes algériennes, bien avant l'indépendance et pendant la décennie noire, en rappelant les acquis de cette lutte contre l'obscurantisme et à quoi est réduite la condition de la femme algérienne aujourd'hui. Pour sa part, la jeune Hanane, qui a animé les débats, s'est interrogé sur l'avenir de la lutte féministe et les différences entre sa génération et celle qui l'a précédée. En effet, les revendications des femmes en 2016 sont en train de changer et il ne s'agit plus de militer uniquement pour l'accès à l'éducation ou l'égalité dans les salaires et les chances d'emplois, mais les besoins nouveaux sont plus sociaux et plus politiques. Il s'agit, par exemple, de la place de la femme dans l'espace public, un espace devenu intégralement masculin en raison de la prolifération des idées extrémistes wahhabites qui ont opéré un changement des mentalités. Il y a également, parmi les revendications, la lutte pour l'obtention de droits égaux dans les activités et postes politiques ainsi que les représentations dans les assemblées et ce, au-delà de la discrimination dite positive. En somme, il y a des doléances nouvelles en totale rupture avec la génération précédente et d'autres revendications qui s'inscrivent dans la continuité avec la précédente vague. Pour ce faire, la nouvelle génération a de nouveaux moyens à sa disposition : Internet. En effet, rien que sur le réseau social Facebook, on recense plusieurs pages féministes algériennes. On citera féminisme algérien, féministes algériennes, femmes algériennes, etc., mais aussi des bloggeuses d'un genre nouveau qui prennent un pseudo et entretiennent des milliers d'abonnées qui semblent séduits par les écrits et commentaires de ses défenseures des droits de la femme et qui appellent à son émancipation. Mais encore, la génération actuelle est faite d'artistes, comédiennes, chanteuses, artistes peintres et écrivaines qui regardent l'avenir et le voient sans lutte entre les genres.