A Aïn El Hammam, à 50 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, les prix des fruits et légumes ont atteint des seuils jamais égalés jusqu'à maintenant. Comme pour des «prolongations», les prix pratiqués ces jours-ci par les commerçants du centre-ville n'ont rien à envier à ceux décriés par les consommateurs, durant le mois de Ramadhan. Après quatre jours de congé, les quelques marchands qui ont pu s'approvisionner en fruits et légumes ne se sont pas embarrassés de les céder à des prix défiant toute logique. Si la pastèque, après avoir frôlé les 200 DA, est redescendue à une moyenne de 60 DA le kilo, les pêches, produites localement et cédées à 400 DA, ne tarderont pas à rattraper les pommes, affichées à 450 DA. La banane vendue, il y a quelques jours, à 220 DA profite du manque de fruits pour gagner quarante dinars et s'afficher à 260 DA. «Si nous pouvons limiter notre consommation de fruits, voire la remplacer par du yaourt, on ne peut, par contre, éviter les légumes», nous confie un client du marché hebdomadaire venu faire ses emplettes après l'Aïd. La carotte à 150 DA, tout comme la courgette, talonne de près les navets, «hors saison», nous dit-on, pendant que la salade est écoulée à 180 dinars, avant de disparaitre carrément des étals, pris d'assaut. Le piment à 140 DA est rapidement écoulé, au même titre que le poivron, alors que la tomate est cédée à 100 DA le kilo. Le sommet a été atteint par les haricots verts à 300 DA. Si les commentaires du genre «on veut nous affamer» deviennent fréquents, les clients ne se privent pas pour autant de remplir leurs couffins. Paradoxalement, personne ne parle du prix de la viande. Le steak à 1500 DA ou la viande «avec os» à 900 DA ne semblent pas rebuter beaucoup de clients.