Moscou a dénoncé hier la focalisation de l'Otan sur une menace russe «qui n'existe pas», après le sommet de l'Alliance Atlantique largement consacré à renforcer son flanc oriental. «Une analyse préliminaire des résultats de la rencontre montre que l'Otan continue à voir le monde politico-militaire à travers une sorte de miroir déformant», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. «Contrairement à l'intérêt objectif de maintenir la paix et la stabilité en Europe (...), l'Alliance concentre ses efforts sur la dissuasion d'une menace qui n'existe pas venant de l'Est», poursuit la déclaration. Le président russe, Vladimir Poutine, avait déjà accusé, fin juin, l'Otan de vouloir entraîner son pays dans une course aux armements «frénétique» et de rompre «l'équilibre militaire» en vigueur en Europe depuis la chute de l'URSS. L'Otan a tenu à afficher son unité lors de son sommet vendredi et samedi à Varsovie face à ce qu'elle appelle les «grands défis» auxquels elle doit faire face. «Les actions de la Russie, en particulier en Ukraine (...), portent atteinte à l'ordre fondé sur des règles en Europe», indique le document adopté par les 28 pays de l'Otan. L'Alliance a décidé de déployer quatre bataillons dans les Etats baltes et en Pologne, un défi sans précédent envers Moscou depuis la fin de la guerre froide.