Les conséquences à court terme du Brexit pour les économies africaines seront principalement perceptibles par la volatilité des marchés, révèle une étude publiée récemment par le cabinet sud-africain Control Risk. Toutefois, souligne ce cabinet, les effets à long terme du Brexit sur l'Afrique seront spéculatives et dépendront principalement de l'attitude du futur gouvernement britannique vis-à-vis de l'Europe. L'étude relève aussi que les conséquences à long terme — à la fois économiques et géopolitiques — dépendront des conditions de sortie du Royaume-Uni de l'UE. Le commerce, l'aide et la politique extérieure du Royaume-Uni pourraient être remodelés. Le cabinet d'études souligne que «les impacts à long terme suivront la baisse relative de l'influence des puissances européennes en Afrique. Le Royaume-Uni conserve encore des liens culturels et commerciaux à travers le Commonwealth, mais en dehors du bloc de l'UE, il sera probablement plus tributaire de ses propres canaux diplomatiques que de passer par les délégations de l'UE, notamment dans les pays où le Royaume-Uni a moins de liens historiques, tels que la Côte d'Ivoire, le Sénégal, l'Angola et de nombreux pays francophones ou lusophones.» Et de préciser : «L'influence du Département du développement international du Royaume-Uni (DFID) sur les programmes de développement africains est susceptible de changer. Le DFID a eu une influence au cours des 15 ou 20 dernières années en établissant un programme progressif d'aide au développement de l'UE, notamment par le biais d'un engagement qui consacre 0,7% de son PNB à l'aide au développement des pays africains. Le fait que le Royaume-Uni soit l'un des rares pays dans le monde à atteindre cet objectif inscrit dans sa législation, renseigne sur le rôle qu'il a joué, à ce jour, dans le développement de beaucoup de pays africains.» Pour de nombreux observateurs, la sortie du Royaume-Uni de l'Europe devrait l'amener à se consacrer davantage à ses problèmes domestiques, avec moins d'attention pour les droits humains, le maintien de la paix, la protection de l'environnement et les problèmes liés au développement de Afrique par exemple. Ces 20 dernières années, le Royaume-Uni via l'Union européenne a consacré en moyenne 0,7% de son PIB à l'aide au développement dans le monde. Pour sa part, le département de la recherche macroéconomique sur l'Afrique au sein de la banque Standard Chartered affirme que «l'impact immédiat du Brexit concerne la volatilité des marchés financiers qui affectera négativement les places africaines aussi». Les conditions de financement sur les marchés internationaux, «déjà difficiles, le deviendraient encore davantage», conclut la banque.