La commission mixte chargée du dossier de refonte de l'examen du baccalauréat s'est réunie hier à Alger, à huis clos, pour examiner les propositions avant l'atelier portant sur le même thème prévu à la fin de la semaine et qui verra la participation d'experts de l'éducation mais aussi de responsables des autres secteurs concernés par cet examen, dont l'enseignement supérieur. La rencontre d'hier, la sixième du genre depuis le début de l'année scolaire, à laquelle ont pris part des représentants des enseignants, des parents d'élèves, des représentants de la commission nationale des programmes et des experts pédagogues du ministère de l'Education nationale, était l'occasion de passer en revue les propositions des différentes parties avant de les soumettre au gouvernement qui devrait valider le nouveau format du baccalauréat avant la rentrée scolaire. La ministre de l'Education nationale a déjà exprimé son intention de faire appliquer la nouvelle mouture pour la prochaine session du baccalauréat. Selon Meziane Meriane, syndicaliste et membre de la commission mixte, présent à cette rencontre, la réduction du nombre d'épreuves de cet examen national à six s'étalant sur trois jours a fait le consensus auprès des membres de cette commission. «La difficulté reste toutefois dans le choix des matières à exclure de l'examen», souligne notre interlocuteur, décrivant la difficulté de parvenir à une formule faisant consensus. Les avis des membres représentants la communauté éducative divergent donc sur les matières à supprimer du calendrier de l'examen, que la commission propose d'organiser en sessions décalées. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), représenté par Boualem Amoura, défend «un bac spécialisé» avec des épreuves des matières essentielles et propose une session anticipée des matières secondaires. Le Satef est partisan d'une session pour les matières secondaires à la fin de la 2e AS «pour permettre une meilleure concentration sur les matières essentielles avec en sus une révision des coefficients pour asseoir les bases d'un baccalauréat spécialisé». Le syndicaliste a maintes fois dénoncé la «politisation» du baccalauréat, dont la réforme est à chaque fois reportée faute de débat de spécialistes. «En insistant à défendre le maintien des matières secondaires comme tamazight et les sciences islamiques dans le calendrier des matières essentielles, nous sommes restés dans l'idéologique au lieu du pédagogique et, au final, on ne peut pas régler le problème de la surcharge du calendrier tout en maintenant toutes ces matières», estime M. Amoura. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) défendent le maintien de ces matières «dites de l'identité» dans le calendrier de l'examen et proposent l'instauration d'une évaluation permanente, annuelle, pour lutter contre l'absentéisme. L'Unpef dit s'opposer à la suppression des sciences islamiques, de l'arabe, de tamazight, de l'histoire. Les propositions de la commission tournent donc autour de la révision des coefficients des matières, la suppression des épreuves secondaires, la réduction du volume horaire des épreuves, l'organisation d'une session anticipée et l'instauration de matières optionnelles. Les propositions seront remises au ministère de l'Education nationale et seront soumises au gouvernement qui statuera sur leur maintien ou pas, expliquent les membres de la commission, qui soulignent toutefois leur refus de toute modification des propositions. «La réforme du baccalauréat doit se faire impérativement avec les travailleurs du secteur qui sont sur le terrain. Nous avons passé plusieurs heures à en débattre. Nous n'accepterons aucun format dicté sans le consentement de la communauté éducative», insiste M. Amoura.