Après l'annonce, lundi dernier, par la ministre de l'Education nationale d'une éventuelle révision des systèmes d'examen, les syndicats du secteur n'ont pas tardé à réagir et à faire des propositions. C'est le cas du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) qui demande, concernant l'examen de fin du cycle primaire, la suppression de la deuxième session. Pour son secrétaire général, Boualem Amoura, l'instauration de la deuxième session était une erreur. Pour lui, les élèves qui accèdent au palier supérieur après la deuxième session ont un niveau faible, « incapables de suivre normalement les cours dans le moyen ». Concernant le BEM, Amoura ne trouve pas d'inconvénient à maintenir le système actuel. Ce qui n'est pas le cas pour le baccalauréat, dont il faut revoir certains mécanismes. Le Satef plaide pour des épreuves anticipées. Autrement dit, un bac en deux parties. La première se déroulera en deuxième année secondaire au cours de laquelle les élèves seront examinés dans les matières secondaires alors qu'en terminale, ils ne seront examinés que dans les matières essentielles. Selon le syndicaliste, les épreuves anticipées auront à réduire la durée des épreuves et, par ricochet, le stress chez les candidats. Le Satef rejette l'option d'une deuxième session qui ne « fera que décrédibiliser davantage le bac ». Le syndicat est contre la fiche de synthèse sous le motif que celle-ci ne peut pas être un outil d'évaluation fiable et juste. Pour le chargé de la communication au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, les examens de la fin des cycles primaire et moyen ne nécessitent pas de modifications et qu'il n'y a pas urgence à ouvrir le débat, puisque les systèmes en place sont acceptables. Mais pour le bac, il a mis en avant un certain nombre de propositions. « En premier lieu, il faut réhabiliter la fiche de synthèse pour mieux évaluer l'élève et lutter contre l'absentéisme qui commence à prendre de l'ampleur. Deuxièmement, le Cnapest réclame la suppression pure et simple du seuil des programmes, et ce, dès l'année prochaine. Troisièmement, nous proposons des épreuves anticipées en deux étapes. Les épreuves relatives aux matières secondaires se dérouleront en deuxième année secondaire et celles des matières essentielles auront lieu en terminale », explique-t-il. Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) plaide, pour sa part, pour l'instauration d'une deuxième session du bac conditionnée par les notes obtenues durant l'année scolaire. Selon son secrétaire général, Idir Achour, c'est là une manière de donner une seconde chance aux élèves. D'autant que, selon lui, beaucoup de candidats brillants durant l'année échouent à cause du stress. Le président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves (Fnape), Hadj Bachir Dellalou, est, lui aussi, favorable à l'instauration d'une deuxième session et de la fiche de synthèse. Pour ce qui est de l'examen de 6e, le président de la Fnape souhaite la suppression de la deuxième session qui n'est, selon lui, d'aucune utilité du moment que 99% des élèves réussissent à cet examen. Alors que pour le BEM, le même responsable trouve que le système actuel ne pose aucun problème.