Les médecins et pharmaciens résidents en spécialité biologie médicale dénoncent la confusion entretenue à propos de la terminologie du diplôme et des débouchés qui en dépendent. Les médecins et pharmaciens résidents en spécialité biologie médicale (tronc commun) boycottent les examens prévus aujourd'hui pour dénoncer «l'impasse» dans laquelle ils se trouvent. L'annulation de la réforme de leur cursus mise en place en 2014 met les résidents engagés dans cette spécialité dans une situation d'inquiétude quant à leur devenir. Le comité des résidents de 1re année a décidé, comme l'ont fait ceux de 2e année, de boycotter les épreuves programmées, et interpelle les responsables du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour «clarifier leur situation». Les inquiétudes de ces médecins en cours d'obtention de leur spécialité sont motivées par le fait que l'annonce de l'annulation de la réforme a été faite verbalement, à la limite de façon informelle, après plusieurs réunions autour des difficultés rencontrées par ces résidents avec les responsables du ministère. La réforme lancée en 2014 a pour but, explique le docteur Souleymane Talbi, représentant de ce collectif des résidents en 1re année biologie médicale issus de la deuxième promotion de la réforme, de former des spécialistes polyvalents dans cinq domaines : l'hémobiologie, la transfusion sanguine, la parasitologie, la biochimie et la microbiologie. La formation en post-graduation se fait à travers 2 ans de tronc commun et 3 ans dans une des spécialités précitées. Dans l'ancien système de formation, deux formations distinctes étaient proposées, la biologie clinique étalée sur trois ans de formation polyvalente et les cinq autres spécialités enseignées séparément. «C'est au début de l'année 2016 que la confusion a commencé, après que les responsables aient affirmé aux résidents que la réforme impose un diplôme monovalent qui équivaut au final à celui de l'ancien système», explique le représentant des résidents. Une lettre signée par l'ensemble des résidents du territoire national a été adressée au ministère concerné pour débloquer la situation. Les résidents craignent en fait que le nouveau système soit abandonné en sacrifiant le travail fourni par les résidents dont la formation n'est pas encore achevée. Les résidents dénoncent la confusion entretenue à propos de la terminologie du diplôme et les débouchés qui en dépendent. «Nous avons beau contacter le ministère pour demander des assurances quant à l'intitulé du diplôme, en proposant une restructuration adéquate de la seconde année du tronc commun en termes de programme théorique et surtout pratiques de la spécialité, nous n'avons jusqu'à aujourd'hui pas obtenu de retour», lit-on dans la correspondance adressée au département de M. Hadjar, dont El Watan détient une copie. Les résidents appréhendent, en cas d'abandon définitif de la réforme, «le retour au système de monospécialité avec des modalités qui contraindront les résidents à se faire évaluer et sanctionner en cas d'échec dans des spécialités qui ne les concernent plus dans leur cursus universitaire et professionnel». Refusant d'être «le bouc émissaire» de l'annulation impromptue de la nouvelle réforme, les résidents se disent déterminés à maintenir le boycott des examens jusqu'à la réception de réponses «formelles et favorables». Nos tentatives d'obtenir des réponses auprès du ministère de tutelle se sont avérées infructueuses.