Les 200 médecins et pharmaciens résidents en spécialité biologie médicale (tronc commun) se retrouvent dans une impasse. Après avoir boycotté les cours durant un mois et demi pour protester contre les conditions d'enseignement et de formation issues de la réforme initiée en 2014, ils craignent l'annulation pure et simple de cette réforme. Une réunion est justement prévue dimanche prochain au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avec les présidents des comités pédagogiques nationaux de spécialité pour enfin statuer sur la question. «Ce qui constitue une solution de facilité au lieu de chercher des solutions adéquates à notre situation. Nous nous opposons à cette éventualité (annulation de la réforme), car c'est notre avenir qui est en jeu. Il existe des solutions plus raisonnables pour mettre fin à ce conflit. Nous sommes prêts à faire le maximum pour récupérer les cours et passer à l'évaluation que nous n'avons jamais récusée, mais sans être sanctionnés pour les trois spécialités enseignées en deuxième année, à savoir l'hémobiologie, immunologie, et biochimie, d'autant que nous sommes arrivés à saturation. C'est d'ailleurs ce qui est inadmissible, puisque les autres spécialités en tronc commun, comme la chirurgie, ne le font pas. Il serait plus raisonnable de le faire dans la spécialité finale choisie par le résident, soit immunologie, biochimie, ou hémobiologie. Nous avons bien accepté d'être sanctionnés en première année du tronc commun», se plaignent des résidents, qui se sont rendus hier à notre rédaction pour annoncer «le boycott des examens prévus normalement ce mois de juin jusqu'à la fin du mois de juillet, dont le calendrier n'est pas encore fixé». «Nous nous ne savons pas à quel saint nous vouer. Au ministère de l'Enseignement supérieur, on nous renvoie vers nos enseignants qui, eux, disent que rien n'est encore décidé pour le moment. Nous attendons cette réunion du 19 juin pour connaître notre sort. Mais nous n'allons pas nous taire», ont-ils encore déclaré, tout en revenant sur leurs principales contraintes, à savoir la surcharge de travail, l'accumulation de cours, le volume horaire et l'absence de pratique faute de laboratoires. «La deuxième année a été pour nous un cauchemar, car elle a été mal organisée et nous l'avons subie avec toutes les insuffisances. Dès le mois de février, nous avons tiré la sonnette d'alarme, malheureusement nous n'avons pas trouvé une oreille attentive. En fin de compte, le ministère opte pour la facilité, à savoir l'annulation de cette nouvelle réforme. Qu'allons-nous devenir ?» s'interrogent-ils, tout en s'estimant déjà lésés dans leur formation. «Notre souci est l'acquisition d'une formation de qualité pour pouvoir assurer à notre tour un service de qualité», indiquent-ils. Et de relever : «Nous sommes le 15 juin, le calendrier des examens n'est pas encore élaboré, les premières années se préparent pour leurs examens et on nous parle de l'annulation de la réforme.» Tout porte à croire que la réforme sera effectivement annulée, puisqu'elle a montré ses limites, pour revenir à l'ancien système, à savoir la mono-spécialité, où la spécialité est acquise au bout de trois années au lieu de cinq années.