Le Festival des Raconte-arts, qui en est à sa 13e édition, s'ouvrira le 24 juillet prochain à Souama, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Cette manifestation populaire à caractère culturel et international, qui est accueillie par les villages de Kabylie, connaît cette année des difficultés financières. Selon l'estimation des organisateurs, le Festival Raconte-arts 2016 reviendra à près de seize millions de dinars (cachets pour les artistes, prises en charge, location de matériel, communication, entre autres). Hacène Metref, directeur du festival, dira avec beaucoup de dépit : «Nous n'avons pu avoir qu'une subvention de 800 000, 00 DA de l'APW de Tizi Ouzou et 100 000,00 DA du HCA. Pour réunir les fonds nécessaires, je suis en train de faire du porte-à-porte. C'est triste pour un festival de cette dimension.» Sur place, les festivaliers seront pris en charge (restauration et hébergement) par les habitants de Souama (daïra de Mekla) pendant la durée du festival, qui se terminera le 31 juillet. M. Metref rappellera également que des factures de la douzième édition ne sont pas encore réglées. Pour la présente édition, les organisateurs ont remis des dossiers aux institutions publiques, comme la direction locale de la culture, de la jeunesse et l'APC de Tizi Ouzou. «Nous nous posons sans cesse la même question : pourquoi on refuse de subventionner les Raconte-arts ? On l'organise depuis 2004 sans interruption et j'ai l'impression qu'on est ostracisés. C'est le plus grand festival autonome de la région. A travers El Watan, nous lançons un appel à tous ceux qui peuvent aider le festival à se manifester», lance Hacène Metref. Raconte-arts, festival à multiple dimension (culturel, scientifique et pédagogique) connaît une grande notoriété en Kabylie. L'année dernière, il a réuni plus de 10 000 visiteurs à Iguersafène. Cette année, 350 participants de différentes régions du pays et des étrangers sont attendus. Au-delà de son côté festif, Raconte-arts se veut un carrefour qui vise à «conscientiser et sensibiliser la population sur des problématiques de société majeurs, tels que la question environnementale, l'équité, les discriminations et la citoyenneté, tout en réconciliant notre public avec les concepts d'animation culturelle indépendante, l'interculturalité et la créativité», est-il écrit dans une note de présentation du festival. Tout un programme, ambitieux et généreux, qui mériterait une meilleure considération de la part des entités publiques et privées.