Les nombreux métiers qui existaient à El Eulma, plus particulièrement à Harat Legouatna, il y a à peine une trentaine d'années, ont complètement disparu, l'un après l'autre de la vie des gens et des us de la société locale et tombent en désuétude en raison des évolutions socio-économiques. Jadis, la ville d'El Eulma avec ses nombreux fondouks, ses souks et ses placettes abritait de nombreux artisans, parmi eux le maréchal-ferrant, qui était très sollicité par les éleveurs, notamment. Dans son atelier de la rue de la Révolution, il s'adonnait sans relâche à la pose de fer à cheval aux bêtes. Son soufflet attisait le feu. Il était toujours en sueur en martelant sans discontinuer le fer rouge en le trempant tour à tour dans l'eau jusqu'il prenne la forme du sabot. Aidé par un apprenti, il nettoyait complètement les excroissances du sabot pour le ramener à sa forme initiale avant de le ferrer. Cette protection donne plus d'aisance à la bête et la protège des blessures. En l'absence de vétérinaire, le maréchal-ferrant faisait office de soigneur. Il pratiquait aussi la castration des chevaux de trait et des mulets pour préserver leur bonne forme physique et les rendre plus dociles pour les travaux agricoles. Aujourd'hui, tout a changé et avec la mécanisation des tâches agricoles et des transports, le métier de maréchal-ferrant, tout comme l'élevage de chevaux ont totalement disparu. Les rares éleveurs qui persistent ont du mal à trouver un maréchal-ferrant. A El Eulma, le dernier maréchal-ferrant s'est éteint emportant avec lui la noblesse de son métier. Son petit atelier a été transformé en magasin de fruits et légumes par ses héritiers.